PODCAST Bientôt une baisse des prix dans nos rayons ?

HISTOIRES ECONOMIQUES. Le gouvernement demande aux industriels et aux supermarchés de se remettre autour de la table pour faire baisser les prix en rayons. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : Reuters)


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Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et celle des PME, Olivia Grégoire, ont écrit la semaine dernière aux industriels de l'agroalimentaire pour les inciter à rouvrir des discussions avec la grande distribution. C'est une bonne initiative, car les négociations achevées en mars s'étaient mal terminées avec une hausse moyenne de quelque 10%, pour tenir compte de la hausse passée des coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages...).

Peut-on vraiment forcer les industriels à rouvrir ces négociations ?

Oui, car les contrats comportent des « clauses de révision » et de renégociation si des baisses de prix sont constatées en amont. Ce qui est le cas au vu des baisses récentes des prix de l'énergie et des produits agricoles. Bruno Le Maire et Olivia Grégoire sont donc dans leur rôle lorsqu'ils réclament aux industriels de les restituer aux consommateurs, « intégralement et sans délai ».

Il faut espérer que cela marche, car après avoir tenté sans succès de mettre en place son propre panier anti-inflation, le gouvernement n'a obtenu de la grande distribution que la mise en place d'un « trimestre anti-inflation » jusque fin juin, qui les laisse libres de choisir la liste des produits concernés. Et donc de conserver leurs marges. Le résultat, c'est que les dépenses de consommation des Français commencent à ralentir sérieusement.

Le sujet est en train de devenir politiquement inflammable

Explosif même. Jeudi dernier, le gouvernement a dû s'opposer à des mesures de blocage des prix alimentaires et à un "panier inflation" proposé par la gauche et voté avec les voix du Rassemblement national. Une proposition écologiste d'une prime alimentaire de 50 euros par mois pour les plus modestes a aussi été rejetée. Le RN réclame une TVA à taux zéro sur les produits de première nécessité. Ce qui coûterait des milliards sans cibler les plus modestes.

Pour cibler les aides, le gouvernement travaille sur un programme appelé  "Mieux manger pour tous". Il prévoit 60 millions d'euros en 2023, dont 40 millions d'euros fléchés vers les associations de distribution alimentaire pour les aider à accéder à des produits frais et de qualité. Et 20 millions d'euros en soutien "d'initiatives locales", dont de possibles expérimentations de "chèques ciblés" lancées par des collectivités pour l'accès à des denrées alimentaires produites localement.

Preuve que l'exécutif est très nerveux, la fin de l'impression du ticket de caisse papier a été décalée au 1er août pour permettre aux consommateurs de continuer à le consulter en cette période de valse des prix. Cela fait déjà deux fois que la disparition de ce repère est reportée, peut-être pas la dernière.


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Philippe Mabille
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