PODCAST Heureux comme un actionnaire du CAC40

HISTOIRES ECONOMIQUES. 2022 a été une année faste pour les actionnaires du CAC 40. Ils ont bénéficié de dividendes records... Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : CHARLES PLATIAU)


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Jamais les multinationales françaises n'avaient distribué autant de profits : selon les données compilées par la lettre financière Vernimmen, plus de 80 milliards d'euros, dont 56,5 milliards pour les seuls dividendes, ont été reversés l'an dernier aux heureux actionnaires du CAC 40, soit une progression de 15 % par rapport à 2021, c'est tout simplement historique.

Alors, certes, ces montants records reflètent d'abord les excellents résultats des entreprises du CAC 40 en 2021. Avec près de 160 milliards d'euros de résultat net, cela a été un millésime hors norme, porté par la reprise de l'activité mondiale post-Covid.

Et dans le détail, quelles entreprises sortent du lot ?

Je ne vais pas vous surprendre, le tiercé dans l'ordre c'est le pétrole, le luxe et la santé, juste devant la finance.

Le champion toutes catégories est TotalEnergies, qui multiplie par deux son retour aux actionnaires à 13,3 milliards d'euros, contre 7,1 milliards un an plus tôt. En second, le groupe de luxe LVMH dont le fondateur Bernard Arnault est devenu l'homme le plus riche du monde devant Elon Musk depuis l'effondrement de Tesla. Sur la troisième marche du podium, on trouve Sanofi, puis BNP Paribas et Axa.

Le cas de TotalEnergies est intéressant car le groupe énergétique a seulement 28% de son actionnariat en France. Les dividendes vont en partie aussi à ses salariés, qui détiennent 7% des actions et surtout rémunèrent des fonds américains et étrangers, qui pèsent énormément dans son capital. Le vrai patron de Patrick Pouyanné est un retraité en Floride.

Ces dividendes records, vont-ils se reproduire cette année ?

On en saura plus au printemps lorsque seront publiés les résultats des entreprises : les montants versés devraient être moindre même si les entreprises du CAC 40 ont fait preuve d'une grande résilience face à la guerre Russie-Ukraine, à la crise de l'énergie, à l'inflation et à la forte remontée des taux d'intérêt.

A l'évidence, les politiques de dividendes des géants du CAC 40 seront scrutées de particulièrement près cette année alors que Bruno Le Maire a promis de donner force de loi au projet de dividende salarié annoncé par le candidat Macron.

En gros, il s'agit de faire en sorte que lorsque le dividende augmente, les salariés en bénéficient automatiquement par un meilleur partage de la valeur, sans doute sous forme d'épargne salariale ou d'actionnariat salarié. On attend à ce sujet la publication des conclusions de la mission de Pascal Canfin sur le sujet.

Ceci dit, attention, on ne parle ici que du CAC 40 : c'est important, puisque ces groupes emploient, certes, 5 millions de salariés dans le monde, mais ils ne sont pas représentatifs de toutes les entreprises françaises. Avec la hausse de l'énergie, beaucoup de PME souffrent et vont souffrir cette année et souvent leur survie comptera plus que leurs dividendes.

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Philippe Mabille
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