"On ne cédera pas à cette espèce de pression du calendrier, à ce sprint final que veulent nous imposer les Britanniques en espérant que nous céderons", a déclaré ce vendredi 19 juin sur Europe 1 Amélie de Montchalin. La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée des affaires européennes, n'exclut pas l'éventualité d'un "no deal" qui serait plus pénalisant pour les Britanniques que pour les Européens. "Nous ne voulons pas d'un accord pour un accord, on veut un accord mais on veut un accord équilibré, un bon accord, un accord protecteur", a assuré la ministre.
La veille, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait déclaré au président français Emmanuel Macron, lors d'un entretien bilatéral à Londres, qu'il ne souhaitait pas prolonger les négociations à l'automne.
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne le 31 janvier 2020 mais reste soumis aux règles communautaires pendant une période de transition qui court jusqu'à la fin de l'année, le temps que les deux parties s'entendent sur leur relation future et évitent le "saut dans le vide" d'un Brexit brutal. Mais les négociations piétinent, notamment en ce qui concerne le respect des règles de libre concurrence et le secteur de la pêche.
Outre-Manche, les banques britanniques ont d'ailleurs déjà été mises en garde sur l'éventualité d'une sortie sans accord. Début juin, la Banque d'Angleterre avertissait dans un communiqué que cette sortie était "l'une des nombreuses possibilités à laquelle les banques britanniques doivent se préparer".
Vendredi 12 juin, Michael Gove, ministre chargé du Brexit, avait déjà refusé une extension de la période de transition au-delà du 31 décembre, alors que les Européens auraient souhaité une prolongation de celle-ci d'un ou deux ans. Le départ définitif et les cycles de négociation, déjà au nombre de quatre entre le Royaume-Uni et l'UE, risquent donc de connaître encore plusieurs rebondissements.
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