Les négociations post-Brexit à un tournant décisif

Incapables de la moindre avancée depuis trois mois, Britanniques et Européens semblent engagés sur une voie sans issue au moment d'aborder mardi, dans une certaine tension, un quatrième cycle de négociations pourtant crucial sur leur relation post-Brexit.
Difficile d'envisager comme prévu un accord d'ici à la fin de l'année, quand prendra fin la période de transition pendant laquelle le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, continue d'appliquer les règles européennes.
Difficile d'envisager comme prévu un accord d'ici à la fin de l'année, quand prendra fin la période de transition pendant laquelle le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, continue d'appliquer les règles européennes. (Crédits : SIMON DAWSON)

Le divorce ne se joue pas à l'amiable. Alors que les négociations patinent depuis trois mois, Britanniques et Européens vont entamer mardi un quatrième cycle de négociations dans l'incertitude.  Cette semaine de pourparlers se tiendra avant une "conférence de haut niveau" pour faire le point des négociations en juin et dont les Britanniques ont fait une date butoir pour continuer, ou non, à discuter. Or, selon une source proche des discussions, le compte n'y est pas. "Les progrès ne sont pas suffisants. Chacun campe sur ses positions", regrette-t-elle.

Lire aussi : Accord post-Brexit: les questions qui fâchent

L'UE veut empêcher une forte dérégulation de l'économie britannique

Les Européens souhaitent un accord très large, assorti de sérieuses garanties pour éviter que le Royaume-Uni ne dérégule son économie en matière fiscale, sociale ou environnementale à leur détriment. Et ils réclament l'accès aux eaux britanniques pour leurs pêcheurs.

Mais Londres, qui ne demande rien de plus qu'un accord classique de libre échange préservant son autonomie réglementaire, éventuellement assorti de petits accords sectoriels, juge ces exigences excessives.

"Ce que nous demande l'UE est sans précédent dans tous les accords de libre échange qu'elle a signés, ou qu'elle a même envisagé de signer, avec d'autres économies", a insisté jeudi le ministre d'Etat Michael Gove, une formule répétée à l'envi par les Britanniques depuis le début des discussions.

Dans ces conditions, difficile d'envisager comme prévu un accord d'ici à la fin de l'année, quand prendra fin la période de transition pendant laquelle le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, continue d'appliquer les règles européennes.

Un accord est "extrêmement difficile, mais toujours possible", juge le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, interrogé vendredi par la radio publique allemande Deutschlandfunk. Ce cycle permettra justement "de savoir si le Royaume-Uni veut quitter le marché intérieur et l'union douanière (...) avec ou sans accord avec nous".

"Un faux pas"

"On va être vite fixé, dès mardi ou mercredi, selon la selon tonalité des discussions", affirme la source proche des négociations. Mais l'heure n'est pas à l'optimisme: interrogé vendredi par le centre de réflexion Institute for Government, Stefaan de Rynck, un conseiller de M. Barnier, dit ne pas croire à une "percée" cette semaine.

Les garanties réclamées par les Européens en matière de concurrence ("level playing field", c'est-à-dire des conditions d'équité) constituent pour lui l'un des principaux problèmes. Un accord semble d'autant plus incertain aujourd'hui que les Britanniques refusent d'envisager une extension de la période de transition, d'un ou deux ans, ce qui étendrait d'autant la durée des négociations.

"Nous n'allons pas demander de prolongation, et si l'UE en demande une, nous ne l'accepterons pas", a martelé jeudi le négociateur britannique David Frost. Face à l'impasse qui se dessine, et dans un contexte compliqué par le coronavirus, qui impose des visioconférences pas vraiment adaptées aux négociations, le ton est monté ces derniers jours, par lettres interposées.

David Frost, a, le premier, adressé un courrier à Michel Barnier pour l'inviter fermement à réviser sa position. Réponse sèche (mais diplomatique) du Français: "Je ne voudrais pas que le ton que vous avez adopté ait un impact sur la confiance mutuelle et l'attitude constructive qui sont essentielles entre nous."

"Il y a un consensus pour dire que le ton dans la lettre de David Frost n'aide pas", commente l'eurodéputée Nathalie Loiseau (Renew), membre du groupe de coordination du Parlement européen sur le Royaume-Uni, interrogée par l'AFP. "Un ton acerbe, accusateur, au moment où on travaille à négocier un accord, c'est évidemment un faux pas."

Commentaires 18
à écrit le 01/06/2020 à 17:39
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y a de toute facon un accord, vu qu'en cas de non accord c'est les regles de l'omc qui s'appliquent........ mais Bojo va etre furieux ( d'autant qu'il n' y a plus trop de temps et que jouer la montre peut egalement etre une strategie perdante) le mi...

à écrit le 01/06/2020 à 16:56
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Les Brits sont souverains, même de leur connerie. On n'a pas à les ramener à la raison, mais à nous prémunir du dumping auquel on aura le droit au centuple de toute façon. Déjà qu'on y a eu droit quand ils étaient dans l'Europe... C'est d'ailleurs to...

à écrit le 01/06/2020 à 16:23
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Le rôle de l'UE est d'absorber tout ce qui pourrai lui faire concurrence "de manière libre et non faussée", dés que quelqu'un s'en échappe... tout le monde s'en aperçoit!

à écrit le 01/06/2020 à 11:32
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J'en viens à me demander si le gouvernement français ne serait pas bien inspiré de demander aux patrons et aux syndicats de négocier un nouveau contrat de travail permettant à la France de survivre convenablement face à la concurrence britannique. On...

à écrit le 01/06/2020 à 8:19
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ou est le rapatriement des entreprises promis par m macron en cas de brexit rien ou tout le contraire pour bénéficier d'avantage fiscaux encore une fois ils ont menti en toute connaissance de cause

à écrit le 31/05/2020 à 18:41
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Les européistes en rabattent qui sentent venir la fin de l' engeance, le modèle britannique servant tous les jours de révélateur pour la libération du reste du continent. Entre les deux la France va se faire plomber par par le nouveau...

le 01/06/2020 à 11:57
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@Gédéon 31/05/2020 18:41 Comme d'habitude, fake news de l'UPR....: nous avons l'habitude Cordialement

à écrit le 31/05/2020 à 17:32
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Les britanniques n ont aucun intéret à accepter des conditions qui les lieraient à l'UE. La france et barnier ont peur des britanniques ayant leurs propres règles qui leur permettraient d etre plus compétitifs... Surtout après la pandémie qui envoi...

à écrit le 31/05/2020 à 10:04
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Qui gouverne ? Le fric Ou y en a t il le plus ? A la City. Qui va gagner à la fin ? Le naif dit l UE , et aucun économistes lui dira tu te trompes , pourquoi ?

à écrit le 31/05/2020 à 9:47
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Quand je lis certains commentaires je me rends compte de l'ampleur la propagande europhile. Il y a plus de 190 pays dans le monde, 27 sont dans l'EU, les 163 pays qui n'y sont pas seraient-ils coupé du monde ? Sans échanges commerciaux ? Sans acco...

à écrit le 31/05/2020 à 9:12
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Les européens devraient laisser le Royaume-Uni quitter l EU le 1er janvier sans accord. Nous verrons alors les conséquences bonnes ou mauvaises et pourrons ajuster les négociations en fonction en 2021 ou 2022. Le royaume ne veut aucune contrainte pou...

à écrit le 30/05/2020 à 22:41
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La plaisanterie dure depuis trois/quatre ans.Pour Barnier et co, c'est tout bénéfice, quelques années de salaire à X k euros. Mais c'est vrai, les incapables ne se rendent jamais compte qu'ils sont incapables .

à écrit le 30/05/2020 à 14:35
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Si le RU veut rester isolé, c'est son problème. Le RU deviendra probablement un paradis fiscal. L'Irlande est un problème crucial. Les 27 ont d'autres problèmes à résoudre. Cordialement

le 31/05/2020 à 9:15
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En effet. Quant à l'Irlande savez vous que les britanniques ont plus de droits que les européens ? Il serait temps que l'Europe siffle la fin de la partie. Étonnant qu'un état tel l'Irlande soit membre de la zone de voyage britannique et impose des c...

à écrit le 30/05/2020 à 12:08
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Ils veulent sortir MAIS en faisant porter la responsabilité d'un No Deal à l'UE. Pas d'accord sur la pêche, pas de passeport pour les banques anglaises. Encore qu'accepter les pratiques financières des Anglais pour sauver la pêche Européenne n'est ce...

à écrit le 30/05/2020 à 11:44
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"L'UE veut empêcher une forte dérégulation de l'économie britannique" Ben oui et c'est pour ça qu'au sein de l'UERSS, empire prévu pour durer mille ans, les médias de masse et politiciens se sont défoulés sur les britanniques les accusant de tous...

à écrit le 30/05/2020 à 10:34
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Suite à la déconfiture avancée des pays de l'UE dont les principaux comme la France, l'Espagne et l'Italie (au regard PIB) je ne vois pas bien ce que l'UE aurait à négocier d'intéressant pour les britanniques. Donc JOHNSON joue la montre jusqu'au 30 ...

le 30/05/2020 à 11:05
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Suite à la déconfiture consommée du RU dt le ppal l'Angleterre (qui st encore loin d'être sortis d'affaire avec la quatorzaine imposée pour les entrants), on ne voit pas bien ce qu'il y aurait d'intéressant à négocier pour l'UE qui ne doit RIEN lâche...

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