Compétitivité : le Parlement veut gonfler le budget de l'UE de 10 milliards d'euros

Le Parlement européen a voté pour ajouter 10 milliards d’euros au budget de 66 milliards d’euros pour la période 2024-2027, dans le but d’investir dans les nouvelles technologies et d'être plus compétitifs, mais aussi de faire face aux différentes crises. Ce budget devra néanmoins être validé par les Etats membres dont certains refusent, pour l'instant, de mettre davantage d’argent sur la table.
Le Parlement européen souhaite rallonger le budget de l'Union européenne de 10 milliards d'euros pour la période 2024-2027
Le Parlement européen souhaite rallonger le budget de l'Union européenne de 10 milliards d'euros pour la période 2024-2027 (Crédits : YVES HERMAN)

10 milliards de plus. Voilà la somme qu'a demandé et voté le Parlement européen, ce mardi 3 octobre, concernant le budget 2024-2027, initialement fixé à 66 milliards d'euros par la Commission européenne.

Pour rappel, le budget de l'UE arrêté en 2020 pour la période 2021-2027 s'élève à 2.018 milliards d'euros à prix courants. Une somme qui inclut le plan de relance européen post-Covid, baptisé NextGenerationEU, de 800 milliards d'euros.

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Une rallonge pour affronter les défis à venir

Les 10 milliards supplémentaires réclamés par les députés européens concernent la gestion des migrations, les investissements dans les nouvelles technologies pour améliorer la compétitivité de l'économie européenne et la réserve pour répondre aux crises. L'élue sociale-démocrate portugaise, Margarida Marques, co-rapporteuse du texte voté ce mardi, a salué cet « engagement » mais encore faut-il qu'il débouche sur une « réponse ambitieuse », a-t-elle souligné lors d'un débat ce même jour. Il n'est « pas acceptable de faire plus avec moins d'argent », a lancé l'autre co-rapporteur du texte, le chrétien-démocrate polonais, Jan Olbrycht.

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Car les défis auxquels l'Europe va devoir faire face sont nombreux et importants. Parmi eux, l'autonomie et la compétitivité du Vieux continent sur les technologies stratégiques est particulièrement scruté. La Commission européenne doit d'ailleurs dévoiler ce mardi une liste de technologies clés qui devront être mieux surveillées et défendues face à des États rivaux comme la Chine. Une liste, qui pourrait inclure l'intelligence artificielle, les technologies quantiques ou les semi-conducteurs, et qui fait écho à l'annonce de l'UE le 13 septembre concernant l'enquête ouverte sur les subventions chinoises aux voitures électriques.

« Les marchés mondiaux sont aujourd'hui inondés de voitures électriques chinoises bon marché, dont le prix est maintenu artificiellement bas par des subventions publiques massives », avait ainsi fustigé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans le discours sur l'état de l'Union européenne, à Strasbourg.

Si, au terme de son enquête, la Commission constate des infractions aux règles commerciales, elle pourrait infliger des droits de douane punitifs aux véhicules chinois, au risque de déclencher une guerre commerciale avec Pékin. La Chine a, en effet, dénoncé cette décision européenne « prise au nom d'une "concurrence loyale" » et jugée comme étant « ouvertement du protectionnisme ». Elle « aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'Union européenne », a prévenu le ministère du chinois du Commerce.

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L'UE doit encore convaincre les Etats membres

Le 20 juin, déjà, l'exécutif bruxellois avait détaillé une stratégie pour mieux défendre les intérêts économiques européens tout en restant un continent ouvert. La Commission avait alors annoncé l'établissement d'une liste des technologies essentielles pour lesquelles des mesures d'atténuation de risques seraient envisagées. La rallonge budgétaire votée par le Parlement permettrait donc d'apporter une marge de manœuvre supplémentaire à l'Union pour défendre ses intérêts économiques et géopolitiques.

Mais ce budget est encore loin d'être validé. La décision reviendra aux Etats membres qui doivent négocier et approuver à l'unanimité le budget pluriannuel révisé, avant de le soumettre à un feu vert du Parlement. Or, les contributeurs nets (Allemagne, France...) au budget de l'Union rechignent à mettre davantage au pot, au-delà du nécessaire soutien à l'Ukraine, alors que leurs comptes nationaux sont déjà affectés par le ralentissement économique. Un échange de vues entre les vingt-sept est prévu lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement les 26 et 27 octobre à Bruxelles.

Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Pascual Navarro-Rios, dont le pays assure jusqu'à la fin de l'année la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, qui regroupe les 27 pays membres, a promis de travailler activement à un compromis. « Le Conseil est entièrement engagé pour arriver à un accord le plus vite possible », a-t-il assuré devant les eurodéputés à Strasbourg.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 24/11/2023 à 10:52
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L'UE n'est pas un État global européen. Par conséquent, la recherche de compétitivité devrait rester avec les États nationaux souverains. Si vous souhaitez renforcer votre économie, vous devez appliquer vos propres fonds et ne pas atteindre les poche...

à écrit le 03/10/2023 à 18:17
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Augmenter le budget est indécent. Ils ne trouvent jamais moyen de baisser leurs coûts. Si Twitter a licencié «environ 50%» de ses employés nous pourrions en faire autant à la commission européenne et au parlement avec les fonctionnaires européens....

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