
Les particuliers qui parient sur la fin de la hausse des taux d'intérêt, voire leur baisse, dans les prochains mois vont devoir prendre leur mal en patience. Depuis juillet 2022, la BCE a relevé ses taux de 350 points de base dans le cadre d'une campagne sans précédent de resserrement monétaire, visant à maîtriser la flambée des prix à la consommation. Or, l'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE) a estimé, ce mardi, que ce n'était « pas encore le moment » de mettre fin aux hausses de taux d'intérêt, et ce, même si l'inflation dans la zone euro commence à ralentir. En mars, les prix à la consommation ont, en effet, augmenté de 6,9% sur un an, soit le taux le plus bas enregistré depuis un an, et nettement en dessous du pic de 10,6% atteint en octobre.
« Ce n'est pas fini »
Compte tenu de ce ralentissement, tous les regards se tournent donc vers les responsables de l'institution monétaire, qui doit tenir sa prochaine réunion le 4 mai, pour savoir s'ils procéderont à un nouveau relèvement, et de quelle ampleur.
Les données actuelles « indiquent qu'il faudra augmenter de nouveau les taux d'intérêt », a ainsi déclaré Philip Lane, dans un entretien au journal Le Monde publié sur le site de la BCE. « Ce n'est pas encore le moment d'arrêter », a-t-il ajouté.
L'économiste en chef a, en outre, noté que la baisse « significative » de l'inflation au sein de la zone euro était « bienvenue, car elle réduit la pression sur le coût de la vie ». Néanmoins, il s'agit « avant tout » de s'assurer d'un retour à l'objectif d'inflation de la BCE de 2% « dans un délai raisonnable », a-t-il affirmé.
D'autant qu'il estime que le resserrement monétaire lancé il y a un an fait progressivement son effet : « (...) pour les ménages, nous constatons une forte baisse de la demande de prêts immobiliers. Pour les entreprises, nous voyons une baisse significative des investissements ». « Tous ces impacts vont continuer à se diffuser dans l'économie progressivement, ce n'est pas fini », a-t-il assuré.
Une hausse de 50 points de base n'est pas exclue
Il n'est pas le seul à prévoir un maintien du resserrement monétaire engagé depuis juillet. Ce mardi, Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a également laissé entendre que l'institution de Francfort n'hésiterait pas à procéder à de nouvelles augmentations de taux. « Il est clair que de nouvelles hausses de taux sont nécessaires, mais l'ampleur de ces hausses dépendra des données à venir », a-t-elle déclaré dans une interview au site Politico. En fonction de ces données, un relèvement de 50 points de base en mai « n'est pas exclu », a-t-elle dit.
(Avec AFP)
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