La France, l'Allemagne et l'Italie, inquiètes de voir des groupes étrangers, notamment chinois, s'offrir à moindre coût et de manière déloyale une expertise et des technologies clés en rachetant leurs entreprises, réclament de longue date une législation européenne permettant de filtrer certaines opérations. Mais certains pays libéraux comme les Pays-Bas, l'Irlande ou le Luxembourg restent très réticents à un tel mécanisme dit de "screening".
Même si le texte est également validé en plénière en juin, le Parlement européen pourra débuter des négociations, qui s'annoncent compliquées, avec le Conseil, l'institution européenne représentant les Etats membres.
"Protéger les actifs européens essentiels"
Pressée par Emmanuel Macron, la Commission européenne a présenté en septembre 2017 une proposition à la portée limitée, visant à mettre en place un cadre européen pour favoriser la coopération entre Etats membres, mais sans les y contraindre.
Les eurodéputés souhaitent renforcer cette proposition en proposant notamment que si un tiers des Etats membres estime qu'un investissement étranger dans un autre Etat membre porte atteinte à leurs intérêts, le pays en question doit engager un dialogue pour résoudre le problème.
Par ailleurs, ils proposent que si un investissement étranger fait peser un risque à un projet ou un programme de l'UE, la Commission devra publier un avis.
L'UE doit "protéger les actifs européens essentiels", a déclaré Franck Proust (PPE, droite), le rapporteur du texte, adopté par 30 voix contre 6.
"Lorsqu'elle est pionnière dans des secteurs stratégiques, l'Europe doit être en mesure de pouvoir les conserver", a-t-il ajouté.
(avec l'AFP)