
Julian King, 51 ans, a été mis en avant par Jean-Claude Juncker pour remplacer Jonathan Hill en tant que commissaire à la sécurité. Une fois sa candidature officiellement présentée par le Conseil, elle devra être approuvée par le Parlement européen.
Même si Jean-Claude Juncker a consulté les dirigeants du Parlement avant de faire un choix, le ciel ne s'annonce pas sans nuages pour Julian King, après le référendum sur le Brexit.
La stratégie de l'union de la sécurité a été publiée en avril 2016 après les attentats inspirés par Daesh à Paris et à Bruxelles. Le document appelle à un meilleur échange des informations et à une meilleure collaboration entre pays européens, afin d'éviter de nouvelles tragédies à l'avenir. L'UE juge en outre que les États devraient mettre en place des mesures pour mieux gérer la radicalisation et les combattants étrangers revenant de Syrie.
Julian King, diplômé de la prestigieuse université d'Oxford et de l'École nationale d'administration (ENA), à Paris, a été ambassadeur britannique en France et en Irlande, avant d'être nommé commissaire européen à la démission de Jonathan Hill, suivant le référendum sur l'UE. Il a également représenté le Royaume-Uni à Bruxelles, New York, Paris, Luxembourg, La Haye et Lisbonne.
Défendre une approche commune face au terrorisme
Le portefeuille de l'union de la sécurité est tout nouveau. S'il devient commissaire, Julian King devra défendre une approche commune face au terrorisme, comme le souligne la stratégie, malgré la décision du Royaume-Uni de quitter l'UE.
La semaine dernière, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, a nommé son conseiller, Michel Barnier, à la tête de l'équipe de négociation européenne qui s'occupera du Brexit. Les marchés de capitaux, également du ressort de Jonathan Hill, ont quant à eux été transférés à Valdis Dombrovskis.
Selon les médias, Jean-Claude Juncker envisagerait de demander à certains commissaires de partager leurs portefeuilles avec Julian King.
Après le référendum pour le Brexit, certains pensaient que Londres serait punie et que son commissaire n'aurait qu'un rôle modeste, voire même un portefeuille vide.
>> Lire : Michel Barnier chargé de mener les négociations du Brexit
« Nous sommes satisfaits de la décision du président de la Commission européenne », a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique. « La sécurité est une question cruciale pour tous les États membres et la coopération peut permettre de mieux nous protéger contre tous les types de menaces auxquelles nous sommes confrontés. »
L'article 50 activé l'an prochain
Jusqu'à sa sortie officielle et complète de l'UE, la Grande-Bretagne reste un membre à part entière du bloc, « avec tous les droits et obligations » que cela comporte. Les négociations de sortie de l'UE devront se dérouler dans les deux ans suivants l'activation de l'article 50 par Londres.
Theresa May, la nouvelle Première ministre britannique, a annoncé que l'article 50 serait activé l'an prochain, malgré l'insistance d'autres dirigeants européens qui veulent une sortie la plus rapide possible. Le mandat de Julian King expirera à la sortie du pays de l'UE.
Le 1er août, Jean-Claude Juncker a eu un entretien téléphonique avec Theresa May pour parler de la nomination de Julian King. Celui-ci a travaillé à la Commission européenne de 2008 à 2009, en tant que chef de cabinet du commissaire au commerce de l'époque, Peter Mandelson, puis de Catherine Ashton, Haute représentante aux affaires étrangères.
>> Lire : Michel Barnier chargé de mener les négociations du Brexit
Sous la houlette de Timmermans
Jean-Claude Juncker a envoyé une lettre décrivant son poste à Julian King, qui travaillera sous la houlette de Frans Timmermans, le premier vice-président de la Commission. « Vous contribuerez spécifiquement aux projets lancés et gérés par le premier vice-président », lui explique le président de la Commission. « Pour des initiatives nécessitant une décision de la part de la Commission, vous collaborerez étroitement avec le premier vice-président. »
Frans Timmermans, le commissaire néerlandais, est le bras droit de Jean-Claude Juncker et est chargé « du 'mieux légiférer', des relations interinstitutionnelles, de l'état de droit et de la Charte des droits fondamentaux ». Il a notamment eu un rôle important dans la conclusion de l'accord avec la Turquie sur l'immigration.
« L'Union européenne est dans une période de mise à l'épreuve, l'une des plus sérieuses de son histoire », poursuit Jean-Claude Juncker. « Nous devons faire face non seulement à la crise des réfugiés, mais aussi aux conséquences du Brexit et à une menace terroriste accrue. »
Le président de la Commission a ajouté que tous ses commissaires doivent travailler « de manière totalement indépendante, sans demander ou accepter les instructions de tout gouvernement, institution, organe, bureau ou entité, et en recherchant uniquement la promotion de l'intérêt général de l'Union ».
Julian King travaillera également avec Dimitris Avramopoulos, le commissaire à l'immigration. Ils bénéficiera de l'aide d'un groupe de travail comprenant des fonctionnaires des départements des affaires intérieures, du transport, de l'énergie, de la communication et des technologies. La décision de Jean-Claude Juncker intervient à l'issue de ce qu'il a décrit comme une « période de méditation » pour la Commission.
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Par James Crisp, Euractiv.com (traduit par Manon Flausch)
(Article publié le 2 août 2016)
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a le à :
L'argument du mandat de 5 ans de monsieur Julian King n'a aucune valeur car la Commission actuelle a été désignée le 1 novembre 2014. Son mandat se termine donc le
31 octobre 2019.
Si Brexit le 1 janvier 2017 (ce qui n'est pas certain car il faut que ce processus soit légalement approuvé par la Parlement Anglais), les négociations pourraient être terminées le 31 décembre 2019. Nous n'en sommes pas à deux mois près pour cet événement...
Le point "hyper" dur de la négociation sera la libre circulation des personnes et je crois que la nomination à ce poste d'un commissaire de nationalité britannique est un très bonne opportunité.
Je répète pour les populistes de tous bords (qui n'auront jamais le pouvoir) que la nomination de ce commissaire doit être approuvé par le Conseil Européen et par le Parlement Européen (dont les membres sont démocratiquement élus).
Cordialement
Merci pour votre réponse sensée. C'est un choix très judicieux d'autant plus que la GB n'est pas dans Schengen.... Il n'y a que le populistes qui sont contre. Dans ce cadre d'ailleurs, ils devraient améliorer leur connaissance de la langue Française.
La Commission propose et le Conseil Européen et le Parlement décident.
Je suis presque certain que Mr JP Juncker a aussi consulté les poids lourds de l'Europe avant de faire sa proposition.
Cordialement
Il me semble que ce Monsieur Junker est les stéréotypes du politicien européen... Dans la vraie vie, ce Monsieur devrait être en prison
Ils partent, mais quand ils veulent, comme ils veulent.
Ils garderont ce qui les intéresse et jéteront le reste.
Au final, ils ont raison et nous serons les dindons de la farce.
"Chez ces gens là on ne vit pas monsieur, on ne vit pas, on triche."