Relance européenne : passe d'armes entre Berlin et Rome

La chancelière allemande suggère à l'Italie de recourir au Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours européen mis en place pendant la crise de l'euro.
(Crédits : Remo Casilli)

"C'est moi qui tient les comptes": le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a séchement répondu à la chancelière allemande Angela Merkel qui a incité samedi les pays européens à utiliser tous les instruments de relance l'UE, dont le Mécanisme de stabilité (MES).

"Rien n'a changé en ce qui concerne les opinions d'Angela Merkel, mais c'est moi, avec M. Gualtieri (ndlr: le ministre de l'Economie) et les comptables de l'Etat, qui tient les comptes" de l'Italie, a déclaré Giuseppe Conte.

"Nous préparons un plan de relance pour l'Italie que nous présenterons en septembre", a ajouté le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse qui était consacrée à la rentrée scolaire en Italie.

M. Conte réagissait au propos tenus par Angela Merkel dans un entretien publié samedi par plusieurs quotidiens européens: La Stampa (Italie), Le Monde (France), Polityka (Pologne), La Vanguardia (Espagne) et Süddeutsche Zeitung (Allemagne).

Vif débat en Italie

A la question de savoir si l'Italie devrait recourir au Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours européen mis en place pendant la crise de l'euro, Mme Merkel a répondu: "C'est à l'Italie qu'il revient d'en décider. Nous avons créé les instruments, avec la Banque européenne d'investissement, les lignes de crédit de précaution du MES ou le dispositif de chômage partiel SURE".

"Tous peuvent recourir à ces instruments. Nous ne les avons pas créés pour qu'ils restent inutilisés", a ajouté la chancelière.

Le débat politique est vif en Italie au sujet d'un éventuel recours à la ligne de crédit du MES. Le dispositif divise notamment la majorité au pouvoir, le Mouvement 5 Étoiles dont M. Conte est proche (M5S, antisystème) y étant opposé tandis que son partenaire dans la coalition, le Parti démocrate (gauche), y est lui favorable.

Le Mécanisme européen de stabilité (MES), organisme créé en 2012 lors de la crise de la dette, va octroyer des lignes de crédit aux pays les plus touchés par la crise du coronavirus. Les prêts pourront atteindre jusqu'à 2% du PIB du pays concerné.

Commentaires 8
à écrit le 29/06/2020 à 6:08
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les italiens ont une epargne abondante, ils vont te mobiliser ca pour te creer un revenu universel, ca va etre joyeux

à écrit le 28/06/2020 à 19:04
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Mais l'essentiel pour le français est que dans cette négociation on sacrifie les intérêts de la France. Paris continue d'espérer que les pays du Nord accepteront de ne pas toucher au montant de 500 milliards de transferts budgétaires agréé avec Ber...

à écrit le 28/06/2020 à 16:04
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Têtus ces italiens! Non seulement ils refusent les variantes proposées mais de surcroît lorgnent sur des subventions européennes sans contrepartie, faisant fi du moindre effort pour remettre leurs finances publiques en ordre et cela au nez des agenc...

le 28/06/2020 à 21:38
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Quand on y connait rien, ou que l'on croit savoir...le mieux c'est de se taire ! De 1 l'Italie est le 3eme contributeur de l’Europe... et de 2 rappelle moi une année ou le budget de la France était en excédant primaire ? et rappelle moi combien d'an...

le 28/06/2020 à 23:06
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L' Italie ,comme la France et l' Allemagne, est un pays contributeur net, les pays bénéficiaires sont les pays de l'Est, Portugal , Espagne, Belgique, Grèce. De plus l'Italie a une économie qui a un excédent commercial depuis des années (alors que ...

à écrit le 28/06/2020 à 9:59
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Dommage que vous ne nous expliquiez pas dans les détails les raisons de ce refus exposées par Conte, un des politiciens européens les plus intéressant du moment, les allemands eux c'est inutile de toutes façons toutes leurs décisions politiques extér...

à écrit le 27/06/2020 à 19:54
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Berlinpimpin

à écrit le 27/06/2020 à 16:29
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J'avais indiqué sur un post précédent que l'Allemagne finira par quitter l'Euro. Cela avait amusé certains, mais on est sur la voie.

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