TLTRO : selon Nowotny, la BCE a besoin de temps

La Banque centrale européenne (BCE) lancera ses nouvelles opérations de financement bonifié à long terme plus tard que prévu en raison du temps nécessaire à leur préparation, a déclaré Ewald Nowotny, le gouverneur de la banque centrale d'Autriche.
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

La première des nouvelles opérations de refinancement à plus long terme ciblées (TLTRO) sera lancée en septembre, trois mois plus tard que ce que les marchés attendaient.

"Pour que ce programme soit concluant, il faut bien le préparer", a expliqué Nowotny à la presse, ajouté que les conditions de la nouvelle TLTRO seraient décidées en juin au plus tard.

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Revirement de la BCE

La BCE a annoncé le lancement d'une nouvelle opération de refinancement à long terme ciblée, en partie destinée à permettre aux banques de refinancer plus de 720 milliards d'euros de prêts qu'elle leur a consentis afin d'éviter une contraction du crédit qui risquerait d'accentuer le ralentissement actuel de l'activité.

Les banques commerciales de la zone euro ont déjà commencé à restreindre le crédit en réponse à la baisse de la production industrielle et des exportations.

"Une nouvelle série d'opérations de refinancement à long terme ciblées (TLTRO III) sera lancée en septembre 2019 pour s'achever en mars 2021, chacune avec une maturité de deux ans", a précisé la BCE dans son communiqué.

"Dans les cadre des TLTRO III, les contreparties pourront emprunter jusqu'à 30% de l'encours des prêts éligibles à la date du 28 février 2019 à un taux indexé sur le taux de refinancement pour la durée de chaque opération.", ajoute-t-elle.

"Comme pour le programme de TLTRO en cours, les TLTRO III comprendront des incitations intégrées pour que les conditions de crédit demeurent favorables", souligne le communiqué.

Ces annonces interviennent près de quatre ans après le lancement par la BCE d'un programme massif d'achats d'actifs d'un montant total de 2.600 milliards d'euros destiné à éviter l'enclenchement d'une spirale déflationniste au sein de la zone euro durement affectéé par la crise financière de 2008-2009 puis la crise des dettes souveraines de 2011-2012.

La décision de la BCE de repousser le premier relèvement a été perçue comme un revirement de politique alors qu'elle vient à peine de mettre un terme à son programme d'achats nets d'actifs en décembre.

Loin d'être rassurés, les marchés boursiers européens ont fini en baisse jeudi, avec notamment un recul des banques, et le nouveau report de la première hausse de taux post-crise a fait chuter l'euro sous 1,12 dollar, à son plus bas niveau depuis la mi-2017.

"Un signe de panique ou une tentative pour prendre une longueur d'avance ?" s'interroge Carsten Brzeski, économiste chez ING, au sujet de la banque centrale.

"Mais c'est en même temps un peu un pari car la prochaine étape pour combattre un ralentissement sévère de l'économie exigera désormais des mesures sans précédent", écrit-il dans une note aux clients de la banque.

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