UBS annonce des résultats en-deçà des attentes, le mariage forcé avec Credit Suisse se fera avant l'été

Au lendemain de la publication des résultats de Credit Suisse, UBS a dévoilé un bénéfice net trimestriel en deçà des attentes. La première banque helvétique, forcée de reprendre sa rivale, fait valoir de fortes entrées de capitaux, notamment dans la foulée de l'annonce du rachat de sa rivale le 19 mars dernier. L'acquisition de Credit Suisse est prévue au deuxième trimestre.
Pour rappel, UBS a accepté d'acheter sa compatriote pour 3 milliards de francs suisses, sous la pression des autorités suisses, le 19 mars dernier.
Pour rappel, UBS a accepté d'acheter sa compatriote pour 3 milliards de francs suisses, sous la pression des autorités suisses, le 19 mars dernier. (Crédits : Arnd Wiegmann)

[Article publié le mardi 25 avril 2023 à 08h16 et mis à jour à 12h30]

Les résultats de la banque helvétique étaient très attendus. Après avoir été forcée à racheter sa rivale Credit Suisse au bord de la faillite, UBS affichait des résultats trimestriels quelque peu décevants ce mardi. Au premier trimestre 2023, le numéro un de la banque en Suisse a engrangé un bénéfice net de 1 milliard de dollars, bien en deçà des attentes autour de 1,7 milliard de dollars.

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Son résultat net a été amputé par des provisions pour litiges - augmentées de 665 millions de dollars - pour régler un vieux contentieux lié à la crise des subprimes aux Etats-Unis. La banque est, d'ailleurs, en discussions avancées avec le ministère de la justice américain sur le sujet et a fait état « de progrès vers un règlement » de ce dossier. Outre-Atlantique, Citigroup, Wells Fargo et Bank of America, ont, eux, publié des résultats trimestriels meilleurs qu'attendus grâce à une hausse des revenus générés par les produits liés aux intérêts. Les banques d'affaires comme Goldman Sachs et Morgan Stanley ont, en revanche, été affectées par une baisse des opérations de marché.

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L'annonce des résultats d'UBS n'a pas manqué de faire réagir les marchés. En Bourse, l'action de la banque ouvrait en baisse ce mardi, à 17,500 francs, contre 18,195 francs à la clôture lundi. A 7h30 GMT (09h30, heure française), le titre de la première banque suisse abandonnait 4,75% à 17,34 CHF.

7 milliards de dollars d'entrées fin mars

« Notre solide performance sous-jacente et nos fortes entrées de capitaux ce trimestre démontrent que nous continuons à être une source de stabilité pour nos clients pendant les périodes d'incertitude notables, s'est néanmoins félicité le directeur général, Sergio Ermotti, UBS, cité dans un communiqué. Notre bilan (...), une offre diversifiée et notre business model générateur de capital nous ont permis de faire partie de la solution à un moment critique pour la Suisse et les systèmes financiers mondiaux ».

D'autant qu'UBS a fait état « de fortes entrées de capitaux » sur cette même période témoignant de la confiance des clients. « Au premier trimestre, nous avons maintenu une dynamique positive dans l'ensemble de l'entreprise et attiré 28 milliards de dollars de nouveaux fonds nets au sein de la division de gestion de fortune mondiale, dont 7 milliards de dollars sur les dix derniers jours de mars, après l'annonce de notre acquisition de Credit Suisse », a souligné UBS dans son communiqué.

L'acquisition de Credit Suisse bouclée au 2e trimestre ?

Pour rappel, UBS a accepté d'acheter sa compatriote pour 3 milliards de francs suisses, sous la pression des autorités suisses, le 19 mars dernier. Sans ce sauvetage, Credit Suisse se serait vraisemblablement trouvé en cessation de paiement le 20 ou le 21 mars, a expliqué récemment le président de la Confédération Alain Berset.

Les résultats trimestriels de Credit Suisse, publiés lundi dernier, ont, d'ailleurs, montré l'urgence et la difficulté de la tâche qui attend UBS. Les retraits de capitaux au premier trimestre se sont chiffrés à 61,2 milliards de francs suisses, s'ajoutant aux 110,5 milliards déjà extraits au quatrième trimestre. Et, malgré un ralentissement, la situation ne s'est pas inversée après l'annonce du rachat. « Nous sommes conscients de la grande complexité qu'implique l'intégration et la restructuration de Credit Suisse », a réitéré UBS ce mardi. La banque espère toutefois boucler l'acquisition de sa rivale « le plus probablement » au deuxième trimestre de cette année, réaffirmant ce mardi que le mariage forcé « est une opportunité unique de créer de la valeur ».

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De son côté, le patron d'UBS a appelé les investisseurs à la patience lors d'une longue conférence avec des analystes du secteur bancaire, promettant néanmoins de clarifier la situation concernant les activités domestiques des deux banques helvétiques « dans les prochains mois ». « Actuellement, le débat est totalement basé sur des émotions », a déclaré Sergio Ermotti. Sa banque doit elle-même comprendre les questions que ce rapprochement pose pour baser ses décisions « sur des faits » afin de trouver une solution « durable et viable », a-t-il expliqué.

5.000 milliards d'actifs investis

Celui qui a été rappelé à des fonctions qu'il avait déjà occupées pour piloter la délicate fusion, s'est dit « convaincu que cette transaction contribuera à renforcer la position de leader de la place financière suisse et profitera à l'ensemble de l'économie ».

En intégrant Credit Suisse, « nous devrions renforcer notre leadership international dans la gestion de fortune, avec environ 5.000 milliards de dollars d'actifs investis », a également rappelé UBS dans son communiqué.

« Nous devrions aussi confirmer notre position de première banque universelle en Suisse et renforcer nos capacités complémentaires dans la banque d'investissement et la gestion d'actifs, tout en renforçant notre présence sur les marchés en croissance les plus attrayants », a affirmé le géant bancaire.

Le mastodonte qui va naître de ce rachat inquiète en Suisse, où l'on craint notamment pour les emplois. Ensemble, les deux banques comptaient environ 120.000 collaborateurs dans le monde fin 2022, dont 37.000 en Suisse.

Lundi, l'action de Credit Suisse a clôturé en hausse de 0,63% à 0,795 francs suisses, tandis que l'action UBS s'est appréciée de 0,78% à 18,195 francs, surpassant le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, qui a refermé en progression de 0,06%.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 26/04/2023 à 8:28
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La merveilleuse suisse, ou tout est clean, ils sont bien dans la mouïse nos amis helvetes et comme l'on dit dans mon Berry d'adoption : c'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses". Non seulement ça va dégraisser le mammouth mais les surpri...

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