Etats-Unis : la Fed confirme son objectif d'éteindre (plus rapidement) l'incendie de l'inflation

Les partisans d'un plus grand resserrement monétaire ont finalement pris le dessus au sein de la banque centrale américaine. L'institution doit annoncer ce mercredi une hausse importante d'un demi-point de ses taux directeurs, du jamais vu depuis 2000. Dans cette attente qui doit ralentir la hausse des prix outre-Atlantique, les marchés sont fébriles.
Jerome Powell a lui-même annoncé le 21 avril qu'il était absolument essentiel de rétablir la stabilité des prix et de relever rapidement les taux.
Jerome Powell a lui-même annoncé le 21 avril qu'il était "absolument essentiel" de rétablir la stabilité des prix et de relever "rapidement" les taux. (Crédits : TOM BRENNER)

La Réserve fédérale américaine est sur le point de donner un nouveau coup de marteau sur l'économie américaine, et par ricochet, mondiale. D'une première montée des taux amorcée mi-mars entre 0,25 et 0,50%, soit une hausse de 0,25 point de pourcentage, l'institution est attendue ce mercredi pour y aller encore plus franchement dans sa volonté de stopper l'afflux de liquidités participant à la montée des prix pour les foyers américains, en plus de la tension sur le marché de l'énergie. La Fed doit annoncer une hausse d'un demi-point de pourcentage, la première de cette ampleur depuis mai 2000.

Une chose est sûre, tandis que son homologue européenne la BCE a fait le choix de laisser pour le moment ses taux directeurs (0,5 %, 0% et -0,5%), inchangés depuis près de huit ans, - alors que le taux d'inflation a atteint 7,5% en mars sur un an dans la zone euro -, la Fed, dans un débat intense sur le rythme du resserrement à adopter, a opté pour l'accélération face aux partisans du soutien à la croissance.

Mais au Etats-Unis, l'inflation a atteint +8,5% sur un an, selon l'indice CPI. Du jamais vu depuis décembre 1981. Sauf que cette remise dans le droit chemin - trop brutale pour certain - pourrait aussi mener la première économie mondiale sur le chemin de la récession. Déjà, le Produit intérieur brut américain a même enregistré une contraction de 1,4% au premier trimestre. En France, le ralentissement et le spectre de la stagflation est aussi palpable avec une croissance à 0% au premier trimestre, selon l'Insee.

A la recherche de la fourchette "neutre"

Jusqu'à présent, les dirigeants de la Fed ont estimé être en mesure de ramener l'inflation à leur objectif de 2% sans porter les taux à plus de 3% pour éviter de faire caler la demande. Il s'agit, selon eux, d'une fourchette "neutre" qui ne pourra ni stimuler, ni ralentir la croissance économique.

Outre la poussée des prix, le président de la puissante institution, Jerome Powell déplore un marché de l'emploi qui n'est "pas sain". En effet, le taux de chômage est proche de son niveau d'avant la pandémie (3,6% en mars contre 3,5% en février 2020). Et il devrait rester inchangé en avril. Mais les entreprises sont confrontées depuis des mois à des pénuries de main-d'œuvre et à des démissions massives.

Pour attirer les candidats et fidéliser leurs salariés, les entreprises augmentent les salaires, ce qui a pour effet d'alimenter l'inflation.

Encore plus fort en juin ?

La Fed toutefois signalé sa volonté de procéder à six autres hausses cette année, soit autant que de réunions d'ici à fin 2022. C'est Jerome Powell, qui a lui-même annoncé le 21 avril qu'il était "absolument essentiel" de rétablir la stabilité des prix et de relever "rapidement" les taux.

Une majorité d'experts tablent désormais sur une autre hausse encore plus agressive de trois quarts de point de pourcentage lors de la réunion de juin, ce qui serait une première depuis 1994.

La guerre russo-ukrainienne qui s'enlise pèse sur la croissance européenne, fait grimper les prix mondiaux de l'énergie et met en péril la sécurité alimentaire dans le monde. Parallèlement, la politique de tolérance zéro contre le Covid en Chine a aggravé les problèmes sur les chaînes d'approvisionnement mondiales.

Les marchés fébriles

La veille, les places boursières européennes ont terminé en hausse à l'issue d'une séance d'indécision. Paris a gagné 0,79%, Francfort 0,72% et Milan 1,61%. Londres, qui était fermée lundi, séance où les Bourses européennes avaient sensiblement reculé, n'a grappillé que 0,22%.

Wall Street a conclu un peu au-dessus de l'équilibre. Le Dow Jones a grappillé 0,20%, le Nasda 0,22% et le S&P 500 a avancé de 0,48%.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/05/2022 à 8:45
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"Hou la la la la ça va monter" = 2 millions d'articles dans le monde. "Hou la la la la mon dieu ça va bien tôt augmenter" = 10 millions d'articles dans le monde. Ça va les gars vous vous foulez pas trop au moins ? Je propose qu'ils augmentent de 15 p...

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