Etats-Unis : la Fed relève encore ses taux mais n'exclut pas une pause dans sa politique monétaire

La Banque centrale américaine a annoncé la dixième hausse d'affilée de ses taux, d'un quart de point de pourcentage, face à une inflation toujours forte, malgré des signes d’essoufflement de l'économie américaine, et en dépit de la récente crise bancaire.
La Réserve fédérale américaine.
La Réserve fédérale américaine. (Crédits : Leah Millis)

L'incendie de l'inflation, démarré après la période Covid, n'est pas encore éteint. Et les braises laissent un inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie et de l'alimentaire) qui contraint la Réserve fédérale américaine (Fed) à relever, pour la dixième fois consécutive, ses taux, écartant l'hypothèse d'une pause dès le printemps dans sa politique monétaire drastique. Comme attendu, la Fed relève ses taux d'un quart de point de pourcentage, soit 25 points de base, indique-t-elle dans son communiqué.

Le principal taux directeur de la Fed se situe désormais dans une fourchette de 5,00 à 5,25%, au plus haut depuis 2006, à l'issue d'une décision prise à l'unanimité. Les responsables de la Fed précisent qu'ils observeront les effets des décisions successives, et le délai avec lequel elles font effet sur l'économie réelle, pour décider de la nécessité ou non de resserrer encore leur politique monétaire.

Un choix plus que délicat alors que l'économie américaine multiplie les signes d'essoufflement.

La Fed fait un pas vers l'assouplissement

Aussi, la communication de la Fed laisse entrevoir un assouplissement de sa politique monétaire. La banque centrale « tiendra compte » des effets des hausses de taux avant de les relever de nouveau, a-t-elle précisé dans son communiqué mercredi à l'issue de sa réunion de deux jours de politique monétaire. Certains experts s'attendaient, à l'inverse, à ce que l'institution préconise un durcissement supplémentaire à venir.

De fait, la Fed doit composer entre une économie morose, ralentie par la faiblesse des crédits et l'inflation et un secteur bancaire qui tangue, handicapé par des liquidités qui se tarissent. Ces banques souffrent notamment de la hausse des taux, qui fixent au jour le jour le coût de l'argent que les établissements se prêtent entre eux. Il est passé en un peu plus d'un an d'une fourchette située entre 0 et 0,25% à des valeurs comprises entre 4,75 et 5% désormais.

« Nos données nous laissent à penser que le resserrement monétaire et les récentes tensions dans le système bancaire vont entraîner une légère récession, plus forte cependant que ce que nous avions anticipé jusqu'à présent », a ainsi souligné le chef économiste d'Oxford Economics, Ryan Sweet, interrogé par l'AFP.

Jerome Powell, le répète depuis des mois, ramener l'inflation américaine vers sa cible de 2% sera un effort long et difficile mais nécessaire car une inflation qui s'inscrit dans la durée aurait des conséquences encore plus néfastes pour l'économie.

( Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 04/05/2023 à 4:20
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La demande mondiale change. Il est donc logique que les productions soient en berne. Aux usa, seule compte le lobby militaro-industriel. Le scenario est connu. L'europe en particulier va payer le prix.

à écrit le 03/05/2023 à 21:42
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L'inflation actuelle aurait pu être facilement évitée si les taux d'intérêt de la Fed et de la BCE avaient étés augmentés progressivement dès 2020, et ces banques centrales le savaient pertinemment

le 03/05/2023 à 22:48
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Absolument d accord avec Charlie mais a l epoque les colombes dominaient les banques centrales et les faucons n avaient pas leur mot à dire

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