Obligations climatiques : la France dans le podium des trois plus grands émetteurs

L'Hexagone est devancé seulement par la Chine et les Etats-Unis. Sur le sous-segment des obligations vertes au sens strict, la France décroche même la première place au niveau européen.
Giulietta Gamberini
En France, les émissions de la SNCF représentent, à elles seules, 69% des montants en cours (soit 43,9 milliards de dollars).

Si en matière d'énergies renouvelables la France est en retard, elle est néanmoins très active sur le marché des obligations climatiques. Des 694 milliards de dollars (617 milliards d'euros) en cours au niveau mondial, 9% (64 milliards de dollars, à savoir 57 milliards d'euros) ont été émis sur le marché français, relève une étude réalisée par la Climate Bonds Initiative (CBI) sur demande de la banque HSBC, et publiée lundi 12 septembre.

Cette performance fait de l'Hexagone le troisième émetteur dans le globe -après la Chine et les Etats-Unis- d'obligations finançant les actifs bas-carbone et d'adaptation au changement climatique, notion dans laquelle l'étude inclut deux catégories distinctes: les obligations labellisées vertes, qui représentent 17% du montant total au niveau mondial, et celles qui, tout en n'ayant pas été marquées comme telles par l'émetteur, sont alignées avec les impératifs climatiques selon les critères fixés par la CBI. Au niveau européen, la France figure même première, se situant juste devant le Royaume-Uni.

Lire aussi: La France peut-elle devenir un leader de la finance verte ?

Les transports prédominants

Dans le monde comme en France, plus des deux tiers du marché des obligations climatiques est néanmoins concentré dans un secteur: celui des transports. En France, les émissions de la SNCF représentent même, à elles seules, 69% des montants en cours (soit 43,9 milliards de dollars). Suivent les énergies renouvelables, pour lesquelles le plus grand émetteur d'obligations climatiques dans l'Hexagone est Engie (pour 3,4 milliards de dollars), puis le bâtiment et l'industrie.

Alors qu'au niveau mondial l'étude cite ensuite l'agriculture et le secteur forestier, la gestion des déchets et de la pollution et l'eau, en France la "recherche n'a pu identifier aucune obligation liée à la résilience en milieu aquatique ou au secteur agricole et forestier", est-il précisé.

Les entreprises portent le marché des green bonds

Mais le score français est encore meilleur si l'on prend en compte les seules obligations vertes stricto sensu: sur ce marché plus restreint, l'Hexagone décroche en effet -en volume- la deuxième place au niveau mondial et la première en Europe. 91% des obligations vertes émises dans l'Hexagone ont d'ailleurs fait l'objet d'une revue indépendante, contre seulement 65% sur le marché global. Le rythme de ces émissions est toutefois en baissé en 2015 et 2016, pour des raisons selon l'étude encore inconnues.

Les entreprises portent ce marché, dont elles représentent presque 60%. Elles sont suivies de loin par les banques (23%), puis les villes et les municipalités (10%) et les banques de développement. Engie est le premier émetteur d'obligations vertes en volume (3.4 milliards de dollars).

Lire: La France émettra en 2017 la première obligation souveraine « verte »

Giulietta Gamberini

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