"La guerre à la pollution" menée par Pékin fait ses premières victimes

La fermeture des dernières mines de charbon de la région de Pékin est une bonne nouvelle pour les habitants de la capitale chinoise qui souffrent de la pollution atmosphérique. Mais pour les mineurs, c'est une catastrophe.

Les cinq mines de la vaste municipalité de Pékin devront toutes avoir fermé d'ici à 2020, a annoncé la ville le mois dernier, alors que la Chine, qui brûle encore la moitié du charbon consommé dans le monde, s'efforce de lutter contre la pollution de l'air et le réchauffement climatique. Le recours à cette énergie particulièrement polluante a atteint son pic en Chine, a annoncé lundi à Paris l'Agence internationale de l'énergie. Mais à Mentougou, à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de la capitale, c'est le chômage qui guette les ouvriers de la mine de Da'anshan.

"À nous les mineurs sous contrat temporaire, on donnera quelques indemnités, puis ce sera la valise", anticipe Lu Zhanyong, ouvrier de son état, qui a passé le plus clair des dix dernières années à poser des explosifs au fond des houillères. "Mais personne ne recrutera quelqu'un qui a dépassé la quarantaine", redoute-t-il.

"Nous sommes des dizaines de milliers dans le même cas. Même si le gouvernement le voulait, que pourrait-il faire pour nous?", philosophe-t-il.

Le boom phénoménal de l'économie chinoise depuis quatre décennies a été largement alimenté par les mineurs, souvent venus de lointaines campagnes pour travailler dans les régions industrielles.

Des salariés "relocalisés"

L'inquiétude généralisée en Chine envers l'état de l'atmosphère a conduit le régime communiste à déclarer "la guerre à la pollution". En même temps, le gouvernement a entrepris de fermer de nombreuses entreprises d'État déficitaires et annoncé une baisse des capacités de production de 250 millions de tonnes cette année, un objectif qui a été atteint fin octobre, selon le Premier ministre Li Keqiang.

Pour le Beijing Coal Group, l'entreprise qui possède les mines autour de Pékin, les fermetures vont se traduire par une baisse de 6 millions de tonnes des capacités de production et par la "relocalisation" de plus de 11.000 salariés, originaires pour la plupart d'autres régions - sans que l'on sache très bien ce que recouvre ce terme.

(Avec l'AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 14/12/2016 à 10:51
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Et oui et si du jour au lendemain on arrête de fabriquer des bombes nucléaires, des armes chimiques et des mines anti-personnel ça fera du chômage. Dans l'ago-industrie, empoisonneuse de la nature et de l'humain, aussi. Notre système n'est pensé ...

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