L'Eurodrone n'a jamais été aussi près de décoller. Les négociations sur le drone MALE (Medium Altitude Long Endurance) européen (Allemagne, France, Italie et Espagne) sont enfin proches d'aboutir après une très longue séquence de discussions serrées entre la France et Airbus Defence. Les négociations devraient s'achever d'ici à la fin de l'année et un contrat devrait être notifié en 2021 aux industriels (Airbus, Dassault Aviation, Leonardo).
"On continue les négociations. On se félicite côté français d'avoir mis une énorme pression sur l'industriel parce que, à force d'insister, on finit par y être", affirme-t-on au cabinet de la ministre Florence Parly, qui doit rencontrer jeudi son homologue allemande lors d'un déplacement consacré à la coopération des deux pays dans la défense.
Après avoir très longuement ferraillé avec Airbus, la France devrait finalement monter dans l'Eurodrone, qui coche en grande partie les souhaits de Paris sur le plan opérationnel et en termes de prix. "Nous sommes allants sur l'issue de ce projet" mais "il faut complètement finir les négociations, explique-t-on au cabinet de Florence Parly. Les décisions formelles seront prises d'ici à la fin de l'année".
Une négociation âpre sur le prix du drone
Pour 21 systèmes et 63 drones, la France avait fait ses calculs : la facture ne devait pas dépasser 7,1 milliards d'euros, développement compris. Clairement, la France ne souhaitait pas accepter "des demandes déraisonnables des industriels en matière de prix". Selon le cabinet de la ministre, la France et Airbus sont tout près de ce montant, grâce à ces très longues négociations. "La France va se doter d'un drone souverain" à un coût unitaire "notablement moins cher que le coût du Reaper", assure-t-on au sein du cabinet. Le coût d'un système Eurodrone sera inférieur de 40 millions d'euros à celui d'un Reaper, affirme le ministère des Armées : 160 millions d'euros contre 200 millions. En outre, le ministère a précisé que l'heure de coût de vol d'un Eurodrone serait également inférieur à celui d'un Reaper. Soit 3.000 euros l'heure de vol, contre 4.000 euros pour un Reaper.
En principe, les industriels livreront en 2027 le premier système à l'Allemagne, qui a pris en 2015 le leadership sur ce programme. Ensuite, trois drones et deux stations sol seront livrés à la France. Outre Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, quatre équipementiers de premier rang (Thales, l'allemand Hensoldt, l'espagnol Indra et l'italien Elettronica) sont également montés à bord de l'Eurodrone.
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