
Les négociations se poursuivent toujours sur le programme de drone MALE européen, le fameux Eurodrone. Elles ont récemment franchi un jalon important. La France et les trois industriels, sous le pilotage d'Airbus associé à Dassault Aviation et l'italien Leonardo, ont enfin trouvé un accord concernant les performances de l'Eurodrone, explique-t-on au ministère des Armées même si ce dernier ne semble pas entièrement convaincu. "Les performances satisfont pour une très large partie les besoins militaires", précise-t-on. Sous-entendu, elles n'atteignent pas forcément tous les objectifs attendus par la France. "Elles sont ce qu'elles sont maintenant", soupire-t-on.
En février, dans l'entourage de la ministre, on avait été pourtant très ferme en indiquant que le ministère resterait "attentif à ce que le besoin militaire français soit respecté, que les performances opérationnelles soient au moins supérieures et égales à ce qu'on peut trouver sur le marché américain aujourd'hui, et, enfin que prix soit juste et raisonnable". Il n'était pas question à l'époque de développer un programme qui serait "moins bon que ce qu'on pourrait trouver sur étagère sur le marché américain", soulignait un proche du dossier.
Des négociations sur le prix
En revanche, les industriels et la France ne sont pas encore parvenus à toper sur le prix. "Le montant financier n'y est pas encore tout à fait", note-t-on au ministère des Armées. L'Hôtel de Brienne tient également à obtenir de la part des industriels des "assurances" pour que le programme ne dérape pas en termes de prix, de performances et sur le plan calendaire lors de son exécution. Pour ce faire, il souhaite "un management étroit du programme" pour ne pas avoir de mauvaise surprise à l'arrivée, à l'image du programme A400M. "On en est loin", estime-t-on au sein du ministère des Armées.
"Nous sommes en train de nous assurer que les industriels vont être capables de répondre techniquement et dans les budgets impartis. C'est une discussion, qui n'est pas encore tout à fait aboutie", avait expliqué mi-mai sur la base aérienne de Cognac la ministre des Armées, Florence Parly.
Pour 21 systèmes et 63 drones, la France avait fait ses calculs : la facture ne doit pas dépasser 7,1 milliards d'euros, développement compris, avait expliqué en novembre dernier des sources concordantes. L'Eurodrone doit voler en 2027 pour une mise en service prévue en 2027/2028.
Sujets les + commentés