Selon nos informations, les quatre pays (Allemagne, Espagne, France et Italie), prêts à embarquer sur le drone MALE (Medium Altitude Long Endurance) européen, baptisé Eurodrone, sont récemment tombés d'accord sur toutes les modalités pour lancer ce programme, qui a été très compliqué à organiser puis à finaliser. Pour signer un contrat en début d'année entre l'OCCAR (Organisation Conjointe de Coopération en matière d'Armement) et le maître d'oeuvre, Airbus (plus de 7 milliards d'euros), il reste encore trois conditions à lever par ordre croissant d'importance : trouver une date dans l'agenda des quatre ministres pour annoncer l'accord, valider le programme par le Bundestag, et, surtout, finir la négociation sur la motorisation de l'Eurodrone.
Sélection du motoriste
Si Airbus Defence a réglé l'essentiel des dossiers industriels, il doit encore terminer les négociations avec General Electric (GE) et Safran, les deux groupes en compétition pour la motorisation de l'Eurodrone. Selon nos informations, il resterait encore entre cinq à sept semaines de négociations pour sélectionner le moteur du drone MALE européen entre le Catalyst (proposé par Avio, filiale de GE) et l'Ardiden TP3 (Safran Helicopter Engines).
Sur ce dossier, GE a fait la course en tête mais Safran Helicopter Engines (Safran HE), sérieusement défié dans cette compétition par son partenaire américain dans les moteurs civils (CFM-56 et LEAP), a fait des efforts pour revenir dans la course en prenant plus de risques qu'initialement prévus et en proposant une offre commerciale beaucoup plus agressive. Ces efforts seront-ils suffisants pour rafler la mise ? La notion de souveraineté européenne sera-t-elle prise en compte par Airbus ? A voir...
Une négociation âpre sur le prix du drone
Pour 21 systèmes et 63 drones, la France avait fait ses calculs : la facture ne devait pas dépasser 7,1 milliards d'euros, développement compris. Clairement, la France ne souhaitait pas accepter "des demandes déraisonnables des industriels en matière de prix". Mi-septembre, le cabinet de la ministre avait expliqué que la France allait "se doter d'un drone souverain" à un coût unitaire "notablement moins cher que le coût du Reaper". Le coût d'un système Eurodrone sera inférieur de 40 millions d'euros à celui d'un Reaper, avait alors affirmé le ministère des Armées : 160 millions d'euros contre 200 millions. En outre, le ministère avait précisé que l'heure de coût de vol d'un Eurodrone serait également inférieur à celui d'un Reaper. Soit 3.000 euros l'heure de vol, contre 4.000 euros pour un Reaper.
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