Safran a doublé son bénéfice net malgré les problèmes d'approvisionnement

Malgré plusieurs effets négatifs sur son bilan semestriel, le groupe d'aéronautique et de défense est porté par une dynamique "solide" sur les commandes dans l'aviation civile et militaire. Le chiffre d'affaires a bondi de 24,5% à 8,56 milliards d'euros sur les six premiers mois. Sur l'année, le contexte porteur a conduit le groupe à relever les objectifs.
(Crédits : GONZALO FUENTES)

Alors que l'inflation et les perturbations sur les chaînes d'approvisionnement liées au contexte post Covid touchent tous les secteurs, celui de la Défense et de l'aéronautique continue de résister. En pleine guerre en Ukraine, et alors que la question de la souveraineté économique et énergétique saisit de nombreux Etats, Safran a engrangé 8,56 milliards d'euros commandes au premier semestre, soit un bond de 24,5%.

Mieux, le groupe d'aéronautique et de défense a enregistré un bénéfice net à 536 millions d'euros pendant le semestre, soit le double de l'an dernier sur la même période. Le groupe a fait état d'un résultat opérationnel courant de 1,05 milliard d'euros, en hausse de 59%. Pour le directeur général Olivier Andriès, il s'agit de "solides résultats".

Safran précise que ce sont les ventes de pièces de rechange qui ont soutenu l'activité. Grâce à la reprise du trafic aérien mondial, son activité Propulsion a ainsi progressé de 47% en dollars au premier semestre. Côté aviation militaire, il produit aussi les moteurs M88 du Rafale, dont les ventes ont été au rendez-vous.

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Aussi, Safran et General Motors GE.N sont partenaires dans la coentreprise CFM International, l'un des principaux fournisseurs de moteurs à Airbus et Boeing. Les deux avionneurs ont pour l'instant reçu moins de moteurs que prévu cette année.

Au global, l'équipementier civil et militaire prévoit désormais un chiffre d'affaires annuel compris entre 18,2 et 18,4 milliards d'euros, et une génération de cash-flow libre de 2,4 milliards d'euros.

Quelques effets défavorables

Safran fait toutefois état de quelques bémols dans ses résultats. Il a d'abord expliqué que des fragilités sur la chaîne d'approvisionnement ralentissaient ses capacités de production. Ainsi, les difficultés dans la chaîne ont pesé sur l'activité Seats, Safran indiquant néanmoins que la reprise de son activité Cabin était en bonne voie.

"Notre capacité à augmenter les cadences de production est quelque peu freinée par la fragilité de la chaîne d'approvisionnement alors que le monde sort de la pandémie et nous redoublons d'efforts pour respecter les délais de livraison aux avionneurs", a expliqué Olivier Andriès, le directeur général de Safran.

Le groupe a expliqué que la capacité globale des avions court et moyen-courriers a augmenté tout au long du semestre dans l'ensemble des régions, hormis en Chine. La reprise du marché des long-courriers est toutefois plus lente.

Ensuite, il devra continuer d'optimiser ses coûts afin de lutter contre les pressions inflationnistes.

Effets de changes

Le tout dans un contexte où les changes lui sont défavorables, tandis que l'euro a même atteint la parité face au dollar. Le groupe français a inscrit une charge exceptionnelle par son ampleur de 5,6 milliards d'euros, liée à la nécessité de déprécier dans ses comptes la valeur de son portefeuille de dérivés de change. Pour le groupe, la perte nette liées à ces effets atteint 3,8 milliards d'euros sur le semestre.

Le motoriste aéronautique basé à Paris tire toutefois une partie de ses revenus de produits et services facturés en dollars, notamment pour les services pour moteurs civils, qui représentent à eux seuls près du tiers des revenus de Safran.

Enfin, les retards de livraisons pour le programme 787 de Boeing ont pesé sur les activités de train d'atterrissage et de câblage, a indiqué Safran.

Pour absorber ces effets, le groupe se montre offensif pour accélérer sur de nouveaux marchés à l'international, à l'image de l'Inde.

D'ailleurs, l'industriel relève son objectif de chiffre d'affaires pour 2022 entre 18,2 et 18,4 milliards d'euros, soit 200 millions de plus qu'auparavant, "afin de refléter l'appréciation du dollar et les paiements d'importants acomptes clients".

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(Avec AFP et Reuters)

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