Avec CSO-2, ce n'est plus de la très haute résolution mais de l'extrême haute résolution couleur. Et pour cause, ce satellite espion très attendu par l'armée française sera placé sur une orbite héliosynchrone à 480 km d'altitude (CSO-1 est à 800 km) d'altitude). D'une masse de 3,5 tonnes au décollage, CSO-2 permettra l'acquisition d'images à extrêmement haute résolution dans les domaines visibles et infrarouges, par temps clair, diurne ou nocturne, et dans une variété de modes de prise de vues pouvant satisfaire au maximum les besoins opérationnels des armées.
"CSO va décupler nos capacités de surveillance, nous permettre des images de reconnaissance et d'identification d'une précision encore jamais égalée", avait expliqué la ministre des Armées, Florence Parly lors du lancement de CSO-1 en décembre 2018. "C'est notre supériorité opérationnelle, renforcée".
C'est le lanceur russe Soyuz, qui a été choisi pour placer sur une orbite héliosynchrone ce fleuron de la technologie française, qui embarque de l'intelligence artificielle pour le maintenir à la bonne altitude (correction d'orbite autonome). Airbus Defence and Space a été chargé de la maîtrise d'œuvre des satellites tandis que Thales Alenia Space France (TAS) a fourni l'instrument optique.
Renseignement, veille stratégique et appui aux opérations
Successeur des systèmes Hélios 1 et 2, la constellation des trois satellites CSO (CSO-3 sera lancé fin 2021 à une altitude de 800 km) permet de répondre aux besoins opérationnels français en matière de renseignement et de veille stratégique mondiale, de connaissance de l'environnement géographique et d'appui aux opérations. Elle va accroître le nombre d'objectifs pouvant être imagés sur un théâtre géographiquement restreint en un seul passage et ainsi de satisfaire un maximum de besoins opérationnels. La constellation CSO offrira en outre une meilleure revisite améliorant le suivi des objectifs d'intérêt et la détection de changement.
"CSO-2 est l'appareil photo le plus puissant jamais construit en Europe, a affirmé le PDG de TAS, Hervé Derrey. Nous sommes très fiers d'avoir réalisé son téléobjectif et son électronique, véritable cerveau opérationnel du satellite. Pour mener à bien son développement, Thales Alenia Space a capitalisé sur l'ensemble des instruments optiques déjà réalisés pour les 6 satellites des familles Hélios 1, Hélios 2 et Pléiades, en vue d'offrir aujourd'hui une technologie avec des performances inégalées"..
La troisième génération de satellites militaires CSO, bien qu'ayant été développée dans un cadre national, reste accessible aux partenaires européens au travers d'accords bilatéraux avec la France. L'Allemagne, la Suède, la Belgique et l'Italie ont déjà rejoint la communauté CSO. Des discussions se poursuivent pour intégrer de nouvelles nations dans cette communauté.
Confiné pendant près de 10 mois en Guyane
CSO-2 aurait dû être lancé en avril dernier mais les mesures de confinement en raison de la COVID-19 ont brutalement arrêté la campagne de préparation du satellite et du lanceur le 17 mars dernier. Le satellite, dont la préparation pour le lancement a repris le 17 novembre, est resté près de dix mois confiné en Guyane. Sa durée de vie opérationnelle théorique est de dix ans.
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