Pour Bernard Arnault, l'entrée dans le capital d'Hermès "n'était pas prévue"

La commission des sanctions de l'AMF, l'autorité des marchés financiers, a été saisie sur les conditions d'entrée de LVMH dans le capital d'Hermès. Une enquête judiciaire est également en cours. Bernard Arnault n'a pas l'intention de monter au-delà de sa situation actuelle qui est de 22,6% du capital d'Hermès.
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L'arrivée de LVMH dans le capital d'Hermès était-il le fruit du hasard comme semble l'expliquer son PDG ? A l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires de LVMH, un actionnaire a demandé à Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe, s'il avait prévu de poursuivre sa montée dans le capital d'Hermès, voire de prendre la succession de Jean-Louis Dumas, actuel patron du célèbre sellier. "Vous savez, nous n'avions pas prévu d'être actionnaires de Hermès (...) Nous avons fait un placement financier et il s'est dénoué d'une façon que nous n'avions pas prévue", a alors répondu Bernard Arnault.

"Nous n'avons pas du tout l'intention d'augmenter notre participation (...), nous sommes très amicaux dans nos intentions (...), nous souhaitons être un soutien" pour Hermès, a assuré Bernard Arnault. 

Dans la ligne de mire de l'AMF

Sauf qu'Hermès ne l'entend pas de cette oreille. Le célèbre fabricant de carrés de soie a porté plainte devant la justice, tandis que la commission des sanctions de l'AMF se réunit le 31 mai prochain pour étudier le dossier. De son côté, le tribunal de grande instance de Paris a ouvert une information judiciaire sur les conditions d'entrée de LVMH dans le capital d'Hermès.

Il est reproché au leader mondial du luxe d'avoir acquis en 2010 une part de 17% du capital d'Hermès sans avoir fait de déclarations de seuil. Le groupe était parvenu à cette fin en achetant des produits financiers complexes. LVMH ne s'est pas pour autant arrêté en si bon chemin puisque fin décembre 2012, il déclarait détenir 22,6% du capital d'Hermès. 

Une décision cet été

Dans le document de référence que LVMH a remis à ses actionnaires - celui qui est visé par l'AMF -, il est écrit : "Le 13 août 2012, l'AMF a adressé à LVMH une notification de griefs pour de possibles manquements à des règles sur l'information financière et du public, dont une copie a été transmise à la commission des sanctions. Celle-ci se réunira le 31 mai." Une décision de sanction ne sera toutefois pas prise avant l'été.

Pendant ce temps-là, Hermès a poursuivi sa forte croissance. En 2012, le sellier a publié un chiffre d'affaires en très forte hausse à 3,48 milliards d'euros (+22%) assorti d'une marge opérationnelle record à 32,1%.

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Commentaires 9
à écrit le 18/04/2013 à 20:56
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Gros menteur !

à écrit le 18/04/2013 à 20:55
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C'est un requin !

à écrit le 18/04/2013 à 19:10
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J'avais vu en cours d'éco (dans l'émission Complément d'enquête je crois) qu'il avait atteint ce palier par un montage avec les banques qui lui permettait de pas révélé ces fameux paliers jusqu'au moment où il rachetait les titres aux banques, c'est ...

le 19/04/2013 à 10:48
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Oui, c'est effectivement possible en utilisant des produits financiers hybrides, tels que les obligations convertibles ou les obligations à bon de souscription d'actions. On est potentiellement actionnaire, mais on ne l'est pas officiellement !

à écrit le 18/04/2013 à 16:29
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Si j'ai bien compris, B. ARNAULT est entré dans HERMES "à l'insu de son plein gré". Comme dans AGACHE WILLOT il y a 40 ans, ou LVMH il y a 20 ans, sans doute ??? Sacré Bernard.....

à écrit le 18/04/2013 à 15:02
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comment peut on écrire "prendre la place de Jean Louis Dumas"...il n'est malheureusement plus de ce monde... la course à l'information peut avoir de fâcheuses tendances à écrire approximativement

à écrit le 18/04/2013 à 15:00
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Hermès, fabricant de sac à mains, vaut dix fois plus cher en bourse que Peugeot et à peu près autant que EDF...Cherchons l'erreur et quand nous l'aurons trouvée il sera temps de revenir sur les actions.

le 18/04/2013 à 16:01
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Je suis d'accord avec cette dichotomie et constate que je ne suis pas le seul. Ca en dit long sur la "FRENCH TOUCH".

à écrit le 18/04/2013 à 14:59
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Vous êtes éminemment rentable; mais ça ne plaît pas au prédateur qui ne peut vous laisser tranquille et qui veut gagner encore plus d'argent. Alors il répète l'opération qui lui a permis de s'emparer de LV avec des produits financiers (bons de souscr...

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