Les tensions géopolitiques en Europe, par rapport à la situation ukrainienne, ont des conséquences aussi sur le prix des céréales. Après l'annonce de manœuvres navales russes en mer Noire - le ministère russe de la Défense a en outre annoncé la participation de 400 militaires à un "exercice tactique" ce vendredi 11 février dans la région méridionale de Rostov, frontalière de l'Ukraine - des "ventes d'opportunité" se sont opérées.
Résultat, vers 12h00 (11h00 GMT) sur Euronext, le prix du blé tendre progressait de 4,50 euros à 266 euros la tonne sur l'échéance de mars et de 4,50 euros sur celle de mai à 267,25 euros la tonne, pour 7 000 lots échangés.
Les manœuvres navales inquiètent particulièrement l'Ukraine, gros exportateur de céréales, qui craint de voir bloquées certaines voies de circulation sur la mer Noire, la mer d'Azov et le détroit de Kerch du 13 au 19 février. « L'ampleur sans précédent de ces exercices rend la navigation sur les deux mers pratiquement impossible, et limitera très probablement l'arrivée des bateaux dans les ports ukrainiens. En conséquence, les chargements dans les ports pourraient être perturbés », souligne le cabinet Agritel.
Les échanges mondiaux jusqu'à présent attendus en hausse
Selon les dernières prévisions de la FAO, l'agence spécialisée des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, sorties le 3 février dernier, les échanges mondiaux de céréales en 2021-2022 devraient s'établir au niveau record de 481 millions de tonnes, soit une hausse de 1 million de tonnes par rapport à décembre et de 0,4% par rapport à 2020-2021.
Les échanges mondiaux de blé en 2021-2022 (juillet-juin), établis à 193 millions de tonnes, devraient augmenter de 2% par rapport à 2020-2021, sous l'effet d'une hausse de la demande à l'importation au Proche-Orient qui fait suite à une diminution des récoltes dans plusieurs pays.
« Du côté des exportations, les récoltes records prévues devraient entraîner des exportations records en Argentine, en Australie et en Ukraine en 2021-2022, ce qui, avec la hausse des expéditions en partance de l'Union européenne, devrait plus que compenser la baisse des ventes en provenance du Canada, des États-Unis d'Amérique et de la Fédération de Russie, baisse qui est due à un resserrement des disponibilités », précise la FAO.
D'après les chiffres de l'agence des Nations Unies, l'Ukraine est le cinquième plus gros exportateur mondial de blé avec une moyenne de 17,9 millions de tonnes exportées sur la période 2017-2019. Loin devant elle, la Russie (36,9 millions de tonnes) puis les États-Unis (26 millions), le Canada (22,8 millions) et la France (18,4 millions).
Baisse pour le maïs
Par ailleurs, le Brésil a annoncé une révision à la baisse de sa production de maïs, à 112,3 millions de tonnes, contre 112,9 millions précédemment, indique le cabinet Inter-Courtage. Les prévisions du ministère américain de l'Agriculture (USDA) parues mercredi tablaient même sur 114 millions de tonnes.
En Argentine, la Bourse de Buenos Aires a aussi révisé en baisse son estimation de production de maïs à 51 millions de tonnes (57 précédemment, et 54 pour l'USDA). Sur la scène internationale, Taïwan a acheté 65.000 tonnes de maïs argentin.
Vers 12h00 (11h00 GMT) sur Euronext, le prix du maïs gagnait 2,25 euros sur l'échéance de mars à 253 euros la tonne et 1,75 centimes sur celle de juin, également à 253 euros la tonne, pour environ 300 lots échangés.
(Avec AFP)