Hermès, LVMH, Kering : l’insolente bonne santé des géants du luxe

Malgré la conjoncture économique mondiale très incertaine, le groupe de luxe Hermès a réalisé au troisième trimestre 3,14 milliards d'euros de ventes, soit un bond de 32,5% sur un an, a-t-il annoncé. La semaine dernière, l'autre géant du luxe, LVMH, avait également fait état de ventes supérieures aux attentes. Enfin, le groupe Kering (Gucci, Yves Saint Laurent...) démontre aussi que la demande de produits de luxe résiste à l'inflation. Et malgré le Covid, la Chine reste une locomotive.
La croissance de la Maroquinerie-Sellerie (+13%), cœur de métier de Hermès, a bénéficié du fort rebond de la demande chinoise au 3e trimestre.

[Article mis à jour jeudi 20 octobre à 18h30]

Les majors français du luxe ont un point commun sur ce troisième trimestre : leurs résultats dépassent les attentes, et ce alors que le ralentissement et le risque de récession frappent les économies développées. Mais les clients des marques LVMH, Hermès, et du groupe Kering (Yves Saint Laurent, Gucci, Balenciaga...), boostés par la reprise des voyages post Covid, ont plus que jamais été au rendez-vous, malgré l'inflation galopante.

A commencer par le groupe Kering. Le groupe détenu par François-Henri Pinault affiche plus de 5 milliards d'euros de ventes au troisième trimestre, soit près d'un milliard, ou 23%, supplémentaire comparé à la même période en 2021.

« Dans un environnement de plus en plus complexe, nous conservons la flexibilité nécessaire pour soutenir la profitabilité du groupe et nous poursuivons les investissements à long terme de toutes nos maisons, et en premier lieu de Gucci », a déclaré le PDG, cité dans le communiqué.

Toutes les zones géographiques sont en progression et plus particulièrement l'Europe de l'Ouest (+74%) et le Japon (+31%). L'activité en Amérique du Nord (+1%) se maintient, la clientèle touristique américaine ayant profité à l'Europe. La croissance en Asie-Pacifique est de 7% malgré les restrictions sanitaires en Chine continentale.

Aussi, Yves Saint Laurent poursuit son ascension frôlant le milliard d'euro de ventes (+30%). Gucci, la marque phare du groupe atteint 2,58 milliards d'euros de vente au troisième trimestre (+9% en comparable) grâce à une "très bonne dynamique en Europe de l'Ouest", soutenue par la clientèle locale et les touristes, notamment américains

Hermès progresse aussi au Japon et en Chine

Hermès a aussi annoncé jeudi avoir réalisé au cours du troisième trimestre 3,14 milliards d'euros de ventes, soit un bond de 32,5% sur un an. Le chiffre d'affaires trimestriel, en hausse de 24% à taux de change constant, est supérieur aux attentes des analystes. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires du groupe s'élève à 8,6 milliards d'euros (+30% à taux de change courants et +24 % à taux de change constants).

Toutes les zones géographiques affichent de « très solides performances », selon un communiqué du groupe. L'Asie, hors Japon, progresse de 21% à taux de change constants avec un fort rebond de 34% au troisième trimestre. « Les ventes en Grande Chine (Chine continentale, Hong Kong, Taïwan, Macao) ont fortement rebondi, malgré les fermetures temporaires liées aux contraintes sanitaires », souligne Hermès.

Le Japon progresse de 21% sur 9 mois grâce à la clientèle locale. L'Amérique (+28% sur 9 mois) poursuit sa progression au troisième trimestre. L'Europe hors France (+25%) et la France (+28%) ont profité de la reprise des flux touristiques. « On a bénéficié du retour des Américains, de la clientèle du Moyen-Orient et de la clientèle d'Asie du sud qui sont venues s'ajouter à la clientèle locale », a détaillé Éric du Halgouët, directeur général finances de Hermès lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

Tous les métiers du groupe progressent

Cette progression des ventes concerne tous les métiers du groupe « avec une progression remarquable des Vêtements et Accessoires, de l'Horlogerie et des Autres métiers au troisième trimestre ». La croissance de la Maroquinerie-Sellerie (+13%), cœur de métier de Hermès, a bénéficié du fort rebond de la Grande Chine au 3e trimestre. Pour faire face à cette demande, cinq projets de maroquineries sont d'ailleurs en cours. La division Vêtement et Accessoires a progressé de 38%, le métier Soie et Textiles de 27%, les Parfum et Beauté de 18%, l'Horlogerie de 55% et les autres métiers de 31%.

Dans ce contexte performant économiquement, Hermès « accélère ses recrutements au second semestre ». Le groupe rappelle aussi avoir œuvré en faveur du pouvoir d'achat de ses salariés en France et en Europe. Après l'augmentation de 100 euros bruts mensuels annoncé en janvier en France, afin de limiter les effets de l'inflation (en complément des augmentations annuelles et la prime exceptionnelle de 3.000 euros versée à tous les collaborateurs du groupe en février), le groupe rappelle aussi avoir « augmenté à nouveau de 100 euros bruts mensuels l'ensemble des salaires en Europe à compter de juillet ».

Les ventes de LVMH en hausse, portées par la vigueur du dollar

La semaine dernière, mardi 11 octobre, le plus grand groupe de luxe au monde, le groupe LVMH (qui possède Louis Vuitton, Dior et Sephora, Bulgari et Tiffany), faisait également état d'un bond de ses ventes au troisième trimestre. Supérieures aux attentes, elles ont été portées par ses clients fortunés qui se sont rués sur ses marques de mode, dont les Américains qui profitent de la force du dollar pour visiter les boutiques en Europe.

 Ainsi, le chiffre d'affaires trimestriel du propriétaire de Louis Vuitton et Dior s'est élevé à 19,76 milliards d'euros, soit une croissance organique de 19% sur un an, alors que le consensus de Visible Alpha cité par UBS tablait sur une croissance de 13%. La division mode et maroquinerie, la plus importante du groupe, a affiché une croissance de 22% par rapport à la même période de 2021.

Qui achète ces produits ? Les ventes en Europe, aux Etats-Unis et au Japon sont en forte hausse depuis le début de l'année, en raison de la demande solide de la clientèle locale et de la reprise des voyages internationaux, selon le groupe. « Dans le domaine de la mode et de la maroquinerie, une partie de l'activité s'est déplacée des Etats-Unis vers l'Europe, les citoyens américains bénéficiant de la force du dollar », a déclaré mardi le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony, aux analystes lors d'une conférence téléphonique. « L'Asie (y compris la Chine) connaît une progression moindre sur les neuf premiers mois de 2022 même si le dernier trimestre s'améliore grâce à l'allègement partiel des restrictions sanitaires », a dit le groupe. LVMH a en effet également bénéficié d'une amélioration de ses activités en Chine grâce à l'assouplissement des restrictions anti Covid-19.

(Avec agences)

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Commentaires 2
à écrit le 21/10/2022 à 3:16
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Hitler disait: Le Vatican? Combien de divisions? Je demande: le Luxe Français? Combien d'emplois? Pour le reste, pas la peine. Hélas! (j'exagère!)

à écrit le 20/10/2022 à 13:31
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"sont moins touchés ... " ne sont pas touchés serait plus juste . A mon modeste niveau mes revenus me permettent déjà de ne pas ressentir l'inflation ce qui veut dire que l'augmentation du carburant et de tous les autres produits n'a pas modifié me...

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