Contre toute attente, Tesla se renforce en Chine

Après avoir adopté en janvier un plan de production réduit en Chine, le constructeur américain de véhicules électriques vient d'annoncer l'ouverture d'une deuxième usine à Shanghaï. Si Tesla est au zénith après des années de pertes, il n'en demeure pas moins en retard sur son agenda de commercialisation.
(Crédits : POOL)

C'était le 28 décembre dernier: Tesla prévoyait d'adopter dans son usine de Shanghai un plan de production réduit de ses véhicules électriques en janvier, selon un calendrier interne que Reuters avait pu consulter.

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L'entreprise d'Elon Musk prévoyait alors de produire durant 17 jours, du 3 au 19 janvier 2023, et de suspendre son activité du 20 janvier au 31 janvier pour une pause prolongée à l'occasion des fêtes du nouvel an chinois.

A la différence de fin 2021 où le site, qui emploie 20.000 salariés, avait maintenu ses opérations lors de la dernière semaine de décembre et ne s'était arrêté que trois jours pour les congés du nouvel an chinois.

 Une deuxième usine à Shanghaï

D'aucuns interprétaient cette politique de réduction de production dans le contexte d'une vague croissante d'infections après la décision de Pékin de cesser d'appliquer sa politique de « zéro-Covid » et d'une baisse de la demande de ses modèles en Chine, le plus grand marché automobile du monde.

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Retournement de situation ce 9 avril: le constructeur américain de voitures électriques va implanter une deuxième usine à Shanghaï, pour fabriquer ses batteries Megapack, a rapporté dimanche l'agence de presse Xinhua, citée par l'AFP.

L'usine aura une capacité initiale de 10.000 batteries Megapack par an et devrait commencer à produire "au deuxième trimestre de 2024", selon cette source. Les mégapacks de Tesla, destinés à stocker l'énergie et stabiliser l'alimentation des réseaux électriques, revendiquent de pouvoir emmagasiner chacune plus de 3 mégawattheures.

L'eldorado mexicain

L'annonce intervient dans la foulée de la présentation aux investisseurs par Elon Musk, fondateur de Tesla, d'un ambitieux mais vague plan de croissance. Il avait confirmé début mars la construction au Mexique d'une autre usine, pour l'assemblage de véhicules, près de Monterrey, à 200 kilomètres de la frontière avec les Etats-Unis.

L'investissement de près de 5 milliards de dollars s'ajoute aux deux nouvelles usines de Tesla en construction dans le Nevada pour fournir le marché américain en véhicules électriques. L'équipementier Faurecia vient également de s'implanter dans la région de Monterrey, où Saint-Gobain produit déjà des pare-brises. La filière automobile locale, établie depuis plusieurs décennies, place le Mexique au 7eme rang des pays producteurs de véhicules dans le monde.

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Au zénith après des années de pertes

Tesla reste, lui, au zénith, après des années de pertes, grâce à une succession impressionnante de bénéfices records, dopés par l'ouverture d'usines et la montée en puissance de sa production. Le groupe américain joue aussi le rôle de principal catalyseur de la révolution en cours dans l'automobile, la plupart des efforts d'innovation des constructeurs passant du moteur à combustion interne à l'électrique.

Le constructeur automobile a réalisé des profits record au quatrième trimestre de 2022 avec un bénéfice net en hausse de 59% à 3,7 milliards d'euros et un chiffre d'affaires qui bondit à 24,3 milliards de dollars au quatrième trimestre. L'entreprise a en effet réussi à étendre encore sa production qui bondit de 40% sur un an à 1,31 million de véhicules électriques.

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Malgré ce succès, Elon Musk n'a pas atteint certains de ses objectifs très ambitieux. Le prix d'entrée de gamme de sa voiture la moins chère, 43.000 dollars pour la Model 3, aux Etats-Unis, s'est révélé trop élevé pour de nombreux américains, malgré sa vocation à séduire un très large marché.

En retard sur son agenda de commercialisation

Elon Musk est aussi en retard sur son agenda de commercialisation d'un véhicule entièrement autonome, la technologie d'aide à la conduite développée par Tesla ayant stimulé les enquêtes des autorités de régulation américaines.

Dans un avis publié mi-février, l'Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a a relevé des défauts dans le logiciel qui peuvent pousser les véhicules à se conduire de façon dangereuse au niveau d'intersections. En conséquence, Tesla doit maintenant mettre à jour le logiciel, qui coûte autour de 15.000 dollars à ses clients, sur près de 350.000 véhicules qui en sont déjà équipées ou doivent le recevoir.

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Ses relations avec la Chine ont, par ailleurs, fait sourciller à Washington, le président américain Joe Biden ayant déclaré en novembre que les liens de la direction du groupe avec les pays étrangers étaient "dignes" d'être examinés.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 10/04/2023 à 13:00
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La voiture électrique ne résoudra rien aux problématiques environnementales. L'esprit capitalise produit uniquement de la destruction, compatible avec toutes les idéologies...

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