
Drapeaux bleu, blanc, rouge brandis, musique à fond, jeu de lumière... Toyota a sorti le grand jeu pour la sortie de la 10 millionième Yaris produite dans le monde, à 12h14 exactement. Cette citadine, modèle iconique de Toyota, représente plus d'un tiers des ventes totales du géant japonais. Et c'est en France, à Valenciennes, que cet événement a été célébré. Pour l'occasion, l'usine avait invité l'heureuse propriétaire du véhicule à venir le récupérer, autour d'une mise en scène millimétrée digne d'un show à l'américaine. Toyota motor manufacturing France (TMMF) peut se targuer d'être la plus grande usine de production de voitures sur le territoire national avec près de 250.000 véhicules produits chaque année et 4,6 millions de Yaris sorties de l'usine depuis 2001. Un « made in France » à la sauce japonaise qui se positionne en modèle de performance.
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Une usine « compacte » et « optimisée »
Lancée en 1998 pour un budget total de 1,5 milliard d'euros, l'usine produit en 18 mois près de 150.000 Yaris et ne fera qu'augmenter ses capacités de production pour atteindre aujourd'hui 255.584 véhicules en 2022. L'objectif fixé reste les 300.000 unités, même si aucune date n'a été établie pour l'atteindre. Pour cela, il faudrait réduire les pannes à 5% au lieu de 9% actuellement et produire en partie le samedi. Actuellement, près de 5.000 employés travaillent à Valenciennes pour la production des Yaris de 4e génération et du SUV Yaris Cross.
Trois équipes se relaient pour une cadence de 21h et une voiture produite toutes les 58 secondes. Un rythme optimisé jusque dans la construction de l'usine, 30% plus compacte que ses concurrentes régionales des constructeurs Stellantis et Renault. Un gain de temps et d'espace inspiré des modèles d'usines au Japon qui se retrouve tout au long de la chaîne de production. Les activités sont « à flux tendu » en permanence, certaines pièces étant livrées 2h avant le montage des voitures. Une cadence qui ne laisse pas la place aux erreurs et qui explique la réussite de ce modèle de production.
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Tout miser sur l'hybride
Parmi les Yaris produites au sein de Valenciennes, plus de 90% d'entre elles sont des hybrides... et aucune n'est électrique.
« La demande n'est pas sur l'électrique pour le moment, cela représente environ 10% selon les pays. Nous ne sommes pas obligés de passer sur l'électrique tout de suite. Nous le ferons le moment venu mais nous n'avons pas encore décidé », a affirmé Jim Crosbie, président de TMMF.
Une trajectoire qui peut surprendre, quand on sait que Stellantis et Renault ont déjà commencé les changements de production au sein de leurs usines dans le Nord et que des projets de gigafactory sont en construction dans la région. Mais ce positionnement est également la clé de la réussite du groupe, qui permet de proposer des modèles aux alentours de 20.000 euros pour la Yaris ou 25.000 euros pour la Yaris Cross quand la Renault Zoé électrique tourne autour de 35.000 euros.
Être un moteur d'emploi dans la région
L'usine TMMF se place également en exemple d'employabilité dans la région avec 5.000 emplois dont 3.747 CDI et plus de 800 CDD. Mais le groupe fait face aux difficultés de recrutement dans le secteur lié, notamment, à une mauvaise image du métier dans les usines selon les dirigeants. Toyota met en place des programmes de sensibilisation aux métiers dès le collège et dans les lycées aux alentours afin de susciter les vocations.
En juillet dernier, le site a annoncé la création de 500 nouveaux CDI d'ici 2024 afin de continuer à produire davantage. Afin de ne pas perdre des salariés qui seraient tentés d'aller dans les usines des concurrents de la région, Toyota souhaite mettre l'accent sur des conditions d'emplois favorables, avec un intéressement autour de 3.500 euros en moyenne depuis 20 ans et même la possibilité d'une semaine à 4 jours. L'évènement de la 10 millionième voiture produite était d'ailleurs retransmis dans toutes les parties de l'usine et la production arrêtée afin d'inviter tous les employés à célébrer leur production.
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Objectif net zéro pour 2040
Enfin, le site se veut un exemple environnemental pour les autres usines Toyota dans le monde. En témoigne les efforts importants mis en place pour réduire la consommation d'eau : en 20 ans, le site l'a réduite de 67% grâce à deux bassines de récupération d'eaux de pluies et à l'optimisation dans chaque étape de fabrication des voitures.
Idem pour l'énergie avec une réduction de 59% en 20 ans et la volonté de passer tout le site à l'électrique. Actuellement, 50% de l'énergie de l'usine provient du gaz. Le site s'est fixé une diminution de 80% de ses émissions pour 2030 et le net zéro pour 2040.
Lors de cette 10 millionième voiture, Toyota n'a pas manqué de mettre en avant les qualités de production du site de Valenciennes, qui servira également pour la flotte automobile lors de jeux olympiques de Paris 2024. Pour l'heure, aucun nombre de véhicules nécessaires lors de l'évènement n'a été annoncé.
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