Concurrence ferroviaire : validé par Bruxelles, le rachat d'Equans par Bouygues inquiète Londres

Dans le cadre de la construction d'une ligne à grande vitesse outre-Manche, le groupe coté dans le BTP, les médias et les télécoms et son entité acquise en novembre dernier sont qualifiées de « proches concurrentes dans la fourniture de caténaires » par l'Autorité de la concurrence britannique. A elles deux, Bouygues et Equans représentent en France et en Grande-Bretagne quelques dizaines de millions d'euros sur les futurs 16 milliards de chiffre d'affaires communs. L'opération vient d'être autorisée par la Commission européenne. Explications.
César Armand
(Crédits : Charles Platiau)

C'est un caillou dans la chaussure dont Bouygues se serait bien passé, deux semaines avant la présentation de ses résultats semestriels. Huit mois après avoir racheté à Engie sa filiale spécialisée dans les installations électriques, la mécanique, la robotique, le numérique et les services généraux, le groupe coté dans le BTP, les médias et les télécoms vient de se faire épingler outre-Manche.

Bouygues et Equans, « proches concurrentes dans la fourniture de caténaires »

Dans le cadre de la construction de la ligne à grande vitesse High Speed 2 (HS2) censée relier Londres, les Midlands et le Nord du Pays via, notamment, Birmingham, Manchester ou Leeds, l'Autorité britannique de la concurrence qualifie Bouygues et Equans de « proches concurrentes dans la fourniture de caténaires », les câbles qui permettent l'alimentation électrique des trains.

La multinationale CAC 40 et son entité « sont toutes deux des acteurs importants et bien établis de la chaîne d'approvisionnement ferroviaire en Europe » et « actuellement en concurrence » sur cette infrastructure, pointe encore l'Autorité britannique de la Concurrence, la CMA, Competition and Markets Authority, citée par l'AFP.

L'appel d'offres pour la ligne HS2 « est à un stade avancé » et les deux entreprises font partie d'un « petit nombre de candidats en phase finale », poursuit-elle.

Quelques dizaines de millions d'euros sur les futurs 16 milliards de chiffre d'affaires communs

Dès le 6 novembre dernier, Bouygues s'était prononcé sur une finalisation de l'opération au second semestre 2022. La transaction doit en effet encore recevoir l'aval de la Commission européenne : c'est chose faite depuis ce 19 juillet, à condition de céder Colas Rail Belgium. Il lui reste le feu vert de l'autorité de la concurrence britannique après celui des autorités américaine, canadienne et australienne. Autant de pays où sont implantés aussi bien Equans que la branche de la major, Bouygues Energies & Services.

A elles deux, elles représentent en France et en Grande-Bretagne quelques dizaines de millions d'euros sur les futurs 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires communs. Aujourd'hui, elles doivent rassurer l'Autorité britannique de la concurrence qui redoute une baisse de la concurrence, voire un contrat plus coûteux pour le contribuable.

"La CMA est préoccupée par le fait que cette perte de concurrence n'aboutisse à un montant plus élevé pour ce contrat, ce qui aurait un impact défavorable sur les contribuables britanniques", explique-t-elle dans un communiqué.

Sollicité par La Tribune« Bouygues travaille sur des propositions d'engagements appropriés pour répondre aux inquiétudes de la CMA », se contente de répondre, par écrit, un porte-parole.

 Cotée à la Bourse de Paris, l'action Bouygues a toutefois clôturé en hausse ce mardi à + 1,76%.

César Armand

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