Parmi les trois candidats encore en lice, Bouygues avance ses pions en déposant une offre engageante pour le rachat d'Equans, a annoncé le groupe. Cette vente intervient dans le cadre d'une vaste réorganisation d'Engie (détenu à 23,64% par l'Etat français) qui souhaite se recentrer sur ses activités d'infrastructures et les énergies renouvelables, en se séparant de son entité de services multi-techniques (climatisation, chauffage et ventilation, services généraux...).
Pour financer cette opération, le groupe de BTP et de télécoms précise qu'il n'aura pas recours à une augmentation de capital. Outre Bouygues, deux autres entreprises sont toujours intéressées pour racheter l'entité d'Engie qui regroupe 74.000 collaborateurs : le fonds américain Bain Capital et le groupe français Eiffage. Parmi les salariés, 27.000 sont employés dans l'Hexagone et répartis dans plus de 400 agences. Ce qui rend ce dossier particulièrement sensible. En effet, la crainte des doublons, provoqués par un rapprochement avec un autre industriel, et de la casse sociale que cela engendrerait est très présente.
Cinq à six milliards d'euros espérés par Engie
Début septembre, il n'y avait pas moins de six potentiels acheteurs. Parmi les industriels, on retrouvait Bouygues, Eiffage et Spie, accompagné par le fonds d'investissement américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) et Bpifrance. Eiffage avait déjà officialisé son intérêt pour le dossier Equans dès juillet.
L'enjeu est énorme pour Eiffage puisqu'en rachetant le spécialiste des services multi-techniques, l'entreprise doublerait de taille : ses effectifs passeraient de 72.000 collaborateurs à 146.000 et son chiffre d'affaires franchirait la barre des 28 milliards d'euros, contre un peu plus de 16 milliards en 2020. Spie quant à lui s'est retiré en octobre de ce processus d'enchères, lancé début septembre par Engie, sous l'œil vigilant du gouvernement à l'approche de la présidentielle.
Du côté des fonds, trois équipes se distinguaient également : le tandem franco-britannique CVC PAI-Partners et deux américains faisant respectivement cavalier seul : Bain Capital et Carlyle. Désormais, seul Bain Capital est encore en lice. Il s'est d'ailleurs associé au holding d'investissement Fimalac pour davantage peser dans la balance face aux deux industriels.
Engie, qui espère tirer cinq à six milliards d'euros de cette opération, doit débattre des offres présentées cette semaine. La remise des dossiers de candidature était fixée au 2 novembre, la signature du contrat de cession est elle prévue avant la fin de l'année.
(Avec AFP)
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