Bouygues l'emporte pour racheter Equans, la filiale d'Engie, à 7,1 milliards d'euros

Le géant du BTP s'offre la filiale de services d'Engie au prix fort. Un virage stratégique pour Bouygues qui va ainsi grandir dans la transition énergétique et les services. Deux autre compétiteurs étaient également encore en lice : Eiffage et le fonds américain Bain Capital. L'acquisition devrait être finalisée au second semestre de l'an prochain.
L'offre de Bouygues était la mieux-disante au regard de l'ensemble des critères retenus par Engie, y compris sur le plan financier, souligne Engie dans un communiqué.
"L'offre de Bouygues était la mieux-disante au regard de l'ensemble des critères retenus par Engie, y compris sur le plan financier", souligne Engie dans un communiqué. (Crédits : Charles Platiau)

Le champion tricolore du BTP a été choisi par Engie, face à son concurrent Eiffage et au fonds d'investissement américain Bain, pour acheter sa filiale de services Equans. L'énergéticien a en effet annoncé, à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration vendredi soir, entrer en négociations exclusives avec Bouygues qui débourse 7,1 milliards d'euros pour mettre la main sur Equans. Une somme qui dépasse les estimations qui circulaient dernièrement, soit entre 6 et 7 milliards d'euros. Le groupe de BTP Eiffage avait également déposé une offre engageante, tout comme le fonds américain Bain Capital, allié au financier français Marc Ladreit de Lacharrière, fondateur de la holding diversifiée Fimalac.

"L'offre de Bouygues était la mieux-disante au regard de l'ensemble des critères retenus par Engie, y compris sur le plan financier", souligne Engie dans un communiqué diffusé très tôt samedi quelques heures après la fin de la réunion de son conseil d'administration.

Dès fin août, Bouygues avait annoncé être intéressé par ce rachat. "Géographiquement, les marchés d'Equans, Europe et Etats-Unis, correspondent aux endroits où l'on souhaite se développer", avait alors argumenté Olivier Roussat, directeur général du groupe. Bouygues rachète ainsi la totalité du capital d'Equans, précise le communiqué, permettant également à Equans de rester 100% français. L'acquisition devrait être finalisée au second semestre de l'an prochain. Pour financer cette opération, le groupe de BTP et de télécoms a précisé qu'il n'aura pas recours à une augmentation de capital. Bouygues indique qu'il souhaite racheter Equans sur la base d'une valeur d'entreprise de 6,7 milliards d'euros, et qu'elle aura pour objectif d'atteindre, à moyen terme, une marge opérationnelle courante au-dessus de 5%. En incluant la dette, la transaction avec Engie s'élève à 7,1 milliards d'euros.

Ce rachat constitue un virage stratégique pour Bouygues déjà présent dans le BTP, la construction, les médias et les télécoms et qui pourra ainsi grandir dans la transition énergétique et les services. En effet, les services multi-techniques deviendront son premier métier avec un chiffre d'affaires combiné de 16 milliards d'euros devant sa filiale de travaux routiers Colas. Equans ayant généré un chiffre d'affaires de 12,5 milliards d'euros en 2019 pour un résultat opérationnel courant de 350 à 450 millions. Ce rapprochement donnera naissance à un nouveau numéro deux mondial, fort d'un effectif de 95.000 personnes, derrière un autre Français, Vinci.

De son côté, après avoir déjà cédé son bloc d'actions dans Suez à Veolia ainsi qu'une partie de ses titres dans GRTgaz, Engie compte mettre à profit cette nouvelle cession pour recentrer ses activités. Cette vente intervient en effet dans le cadre d'une vaste réorganisation d'Engie (détenu à 23,64% par l'Etat français) qui souhaite se concentrer sur ses activités d'infrastructures et les énergies renouvelables, en se séparant de son entité de services multi-techniques créée cet été (climatisation, chauffage et ventilation, services généraux...).

Un dossier sensible sur le plan social

Ce dossier, particulièrement sensible, est suivi de près par l'Etat français, premier actionnaire d'Engie. Et pour cause, parmi les 74.000 collaborateurs, 27.000 sont employés dans l'Hexagone et répartis dans plus de 400 agences. La crainte des doublons, provoqués par un rapprochement avec un autre industriel, et de la casse sociale que cela risquait engendrer était très présente.

Mais, le fournisseur de gaz et d'électricité avait fixé parmi ses critères de sélection la solidité du projet industriel, la qualité du projet social, la valorisation proposée et le risque d'exécution.

Pour convaincre Engie et ses syndicats, Bouygues s'est notamment engagé "à ne mettre en œuvre aucun plan de départs contraints en France et en Europe pendant une durée de cinq ans à compter de la réalisation de l'opération, et à la création nette de 10.000 emplois sur cinq ans", précise le communiqué.

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Commentaires 6
à écrit le 07/11/2021 à 12:16
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les prix doivent monter car l'inflation permets de gaver les ponctionnaires qui n'apportent rien : il suffit de voir l'inutilité de l'école, des flics et autres hopitaux qui ne font que se gaver sur le dos des agriculteurs ou des artisans qui doivent...

à écrit le 07/11/2021 à 10:38
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C'est cher payé et l'on rajoute un métier au congloméra Bouygues, ce qui rend la lisibilité encore plus complexe: Construction, immobilier, média, télécom, services...

à écrit le 07/11/2021 à 9:49
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Cette opération fut très longuement préparée lors des déjeuners (d’affaires) et les dernières décisions furent prises dans le très secret conseil de défense ainsi va la nouvelle politique comme cette opacité qui entoure les contrats des vaccins. Ensu...

à écrit le 07/11/2021 à 9:30
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Bravo pour le travail de Bouygues. Il y a de belles boîtes quand même. À voir pour Engie comment ils vont gérer pour la suite sur le créneau des énergies renouvelables qui risque de chuter (en tout cas pour les ventilateurs).

à écrit le 06/11/2021 à 10:24
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"est suivi de près par l'Etat français, premier actionnaire d'Engie. " Donc c'est l'état qui vend ! J'ai attendu un moment avant de comprendre, que finalement macron vend un plan social même pas assuré pour des milliers de personnes! Du fait, imposs...

le 06/11/2021 à 14:09
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macron vend un bijou à bouygues qui en échange va mettre TF1 et M6 (2 chaines appartenant à Bouygues) au service total de la campagne de macron.

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