De plus en plus de locataires HLM n'arrivent pas à payer leur loyer dans les temps

De nombreux bailleurs sociaux ont recensé davantage d'impayés de loyer en 2022 en raison de la montée des prix de l'énergie. Plus d'un tiers des locataires vivent sous le seuil de pauvreté et sont par ailleurs mal protégés par le bouclier tarifaire selon l'USH qui représente les bailleurs HLM.
Les deux tiers des organismes HLM enregistrent une augmentation du nombre de ménages en difficulté financière.
Les deux tiers des organismes HLM enregistrent une augmentation du nombre de ménages en difficulté financière. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

Les bailleurs sociaux ont de plus en plus de mal à faire payer à leurs locataires des loyers en temps et en heure. C'est ce que révèle une enquête de l'USH, qui représente les bailleurs HLM, menée en 2022 auprès de 193 organismes représentant 2,26 millions de logements sociaux, soit 47% du parc HLM.

Lire aussiCongrès HLM : face aux multiples crises, la Caisse des dépôts revoit son arsenal de dispositifs

« Près de la moitié » des organismes qui ont répondu ont enregistré une hausse significative (plus de 10%), par rapport à décembre 2021, du nombre de locataires ayant accumulé plus de trois mois d'impayés de loyer, indique l'USH. De plus, « les deux tiers des organismes HLM répondants enregistrent une augmentation du nombre de ménages en difficulté financière. La même proportion déclare avoir perçu des signaux alertant sur des difficultés financières ».

Boulier tarifaire : une « différence de traitement » entre les personnes chauffées « individuellement » et celles « collectivement »

L'USH annonce en outre qu'elle va mener, en 2023, des enquêtes trimestrielles sur les impayés de loyer afin de mieux quantifier le phénomène.

« La montée des difficultés financières des locataires était hélas annoncée, compte tenu du caractère très incomplet du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour les personnes chauffées collectivement au gaz et à l'électricité », commente la présidente de l'USH, Emmanuelle Cosse.

L'ancienne ministre du Logement réclame depuis l'automne une extension du bouclier tarifaire, qui limite l'envolée des prix de l'énergie, à tous les bailleurs sociaux, et n'a que partiellement obtenu gain de cause.

Mi-novembre, elle dénonçait une « différence de traitement » entre les personnes chauffées individuellement et celles qui le sont collectivement.

Elle soulignait que les bailleurs renouvellent leurs contrats d'énergie « tous les ans ou tous les deux ans » auprès des fournisseurs avec des prix qui ont « a minima quadruplé », et « même augmenté de 1.000% pour certains bailleurs ».

Soumettre les nouvelles constructions à l'installation d'équipements d'énergies renouvelables

Les organismes HLM craignent donc l'impact des régularisations de charges, qui peuvent représenter une facture douloureuse sur leurs locataires, dont 35% vivent sous le seuil de pauvreté.

Pour réduire la facture, sous l'impulsion de l'écologiste Julien Bayou et contre l'avis du gouvernement, les députés ont adopté début décembre un amendement qui conditionne toute nouvelle construction de logements sociaux collectifs par des organismes privés d'HLM à l'installation d'équipements d'énergies renouvelables.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 20/12/2022 à 18:50
Signaler
vite, vite, de nouvelles lois sociales et ecolos encore plus contraignantes, avec en attendant des cheques et des subventions pour que les pauvres puissent polluer, quand les riches ( plus de 2000 euros par mois donc) s'en prennent plein la tete , et...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.