Logement : léger rebond des permis de construire au deuxième trimestre 2019

Après un an et demi de chute libre, le nombre d'autorisations à la construction de logements a légèrement augmenté, à la différence de la quantité de mises en chantier qui poursuit son déclin.
César Armand
(Crédits : Jean-Paul Pelissier)

[article publié le 29 juillet 2019 à 18h10, mis à jour le 30 juillet 2019 à 8h30 avec la réaction de la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers]

Au deuxième trimestre 2019, le nombre d'octrois de permis de construire a augmenté de 2,5% par rapport au premier trimestre, selon les données et études statistiques du ministère de la Ville et du Logement publiées ce 29 juillet 2019.

"Le niveau de construction reste élevé, mais la tendance est négative", souligne la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Alexandra François-Cuxac. "Certes, les permis de construire sont en très léger regain depuis deux mois, mais ce regain ne vaut pas pour les logements collectifs ordinaires (-5,8 %), et les mises en chantier restent mal orientées."

Ce léger rebond s'explique en effet par une "accélération", dixit l'administration, des autorisations à la construction des logements collectifs ou en résidence : +3,5 % après + 2% au premier trimestre 2019. De même, la délivrance de permis dans l'individuel a augmenté de 1% entre début avril et fin juin, après un recul de 3,2% entre début janvier et fin mars.

"Dans l'attente de la réforme du zonage annoncée après les municipales, nous appelons une nouvelle fois le Gouvernement à rétablir le prêt à taux zéro aux conditions d'avant 2018 en zones B2 et C (zones détendues, là où l'offre est supérieure à la demande, Ndlr), et à le prolonger jusqu'à fin 2021", déclare, dans un communiqué, Grégory Monod, président des Constructeurs, promoteurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (LCA-FFB) et représentant des constructeurs de maisons comme des promoteurs immobiliers et aménageurs fonciers.

Les mises en chantier continuent de chuter

En revanche, le nombre de mises en chantier continue de chuter : -8% après -3,9% pour les logements collectifs et -3,1% après +1% pour les logements individuels, soit une baisse globale de 6,1%. Déjà fin mai, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) évoquait « une production compliquée ». « Le marché est bon, le problème, c'est la production », assénait alors son vice-président Marc Villand.

Lire aussi : Malgré le "frein puissant" des municipales, les promoteurs déclarent leur amour aux maires

A l'approche des élections municipales, citer l'adage "maire bâtisseur, maire battu" ne suffit plus pour expliquer ce phénomène. Toujours il y a deux mois, le pdg d'Interconstruction et patron de la FPI Île-de-France Marc Villand témoignait d'une diversité de situations.

« On nous dit : "Vous pouvez déposer votre permis de construire, mais nous ne vous l'accorderons pas avant les élections" ou bien on nous l'accorde, mais on nous demande une lettre où l'on s'engage à construire après. »

L'incertitude sur la taxe d'habitation levée

Quid de la suppression de la taxe d'habitation, compensée à l'euro près jusqu'en 2020, qui permet aux municipalités de dégager des recettes ?

En décembre 2018, Caroline Cayeux, présidente (ex-LR) de l'association Villes de France, désormais soutenue par LREM dans sa réélection à Beauvais (Oise), estimait auprès de La Tribune que "si nous n'avons pas des rentrées d'argent correspondantes, il sera difficile de construire de nouveaux logements".

Lire aussi : "Gilets jaunes" : "L'État a l'habitude d'imposer des décisions sans les financements" Caroline Cayeux (Villes de France)

Depuis, l'incertitude a été levée par la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Jacqueline Gourault et le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin.

Dans une interview accordée aux Echos le 18 juin, ils ont déclaré avoir proposé aux associations d'élus locaux de "donner l'intégralité de la taxe foncière au bloc communal", c'est-à-dire que "la part départementale redescendra aux communes et les intercommunalités conservent leur part actuelle". Une piste qui doit encore être adoptée cet automne dans le projet de loi de finances 2020.

César Armand

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