Logement : une irrésistible envie de pousser les murs

Balcons, terrasses, jardins, pièces en plus sont les éléments qui ont le plus manqué aux Français vivant en appartement. Et si demain tout pouvait changer ?
César Armand

« Quelle que soit la porte que l'on pousse, famille, intimité, travail, confort, ce qui manque le plus, c'est l'espace. Intérieur et extérieur », écrit l'ex-journaliste Catherine Sabbah, autrice de l'enquête « Aux confins du logement » réalisée auprès de
8 000 personnes dans le cadre de l'Institut des hautes études pour l'action dans le logement (Idheal).

Qui n'a jamais rêvé en effet ces derniers mois d'un coin pour télétravailler ou juste pour s'isoler ?
« Quand on achète un logement, on n'achète pas que des mètres carrés, mais des parties communes, des voisins, un projet », estime Alexandra François-Cuxac, la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI). « Avoir un espace pour travailler, ça peut être un sujet de gestion des espaces communautaires, comme le rez-de-chaussée et/ou un bureau partagé à chaque niveau, voire un réseau wi-fi commun. Il y a beaucoup de choses à imaginer », ajoute-t-elle.

Lire aussi : Logement abordable: la flexipropriété sera-t-elle la clé du déconfinement ?

« Il est difficile de concevoir des grands logements abordables dans les grandes villes. Nous aimerions tous en faire pour répondre à cette demande de toujours plus de télétravail et de toujours plus d'espace », renchérit Nordine Hachemi, PDG de Kaufman & Broad. « Ces tendances sociétales de fond sont déjà prises en compte par les promoteurs qui s'efforcent de les satisfaire, mais l'équation économique n'est pas simple », insiste Éric Groven, directeur immobilier des réseaux France de la Société générale et président de Sogeprom.

« L'augmentation du coût du foncier en zone tendue et des coûts de construction implique que les pouvoirs publics viennent rapidement en aide à la filière immobilière pour loger plus de familles à coût maîtrisé en tirant tous les enseignements durables du confinement »,
exhorte-t-il encore.

Un "abri polyvalent évolutif"

Déplacer la cloison, ajouter/retirer des prises électriques... Des jeunes pousses le proposent déjà aux acquéreurs de logements neufs. « Avec de nouvelles envies et de nouveaux besoins côté acquéreurs, on peut vraisemblablement penser que ce que nous venons de vivre va développer le logement sur mesure, la coconception et la configuration de logements », estime ainsi Jeanne Massa, cofondatrice d'Habiteo (500 clients).

« Les cinquante dernières années de production ont créé des logements arrivés à leur paroxysme de l'inconséquence. Les années 2020 seront l'ère de la personnalisation », assène de son côté Benjamin Delaux, président-fondateur d'Habx (500 appartements personnalisés en 2019).

« Revenons à de la simplicité, au logement comme abri polyvalent évolutif, mutable au gré des journées, des saisons, des événements extérieurs », conclut l'architecte Maud Caubet, prix d'architecture 2019.

Lire aussi : Déconfinement: les villes moyennes vont-elles (enfin) prendre leur revanche ?

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 08/07/2020 à 9:58
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Maison plus grande ? Plus chère, plus coûteuse à l'entretient, plus de chauffage, plus de pollution, plus d'impôts locaux... Surtout à 600000 euros les 56m2 je sais pas si c'est vraiment raisonnable.

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