"Trois vaccins, sur les six qui sont négociés, seront en partie produits en France ou complètement produits en France", a déclaré la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, invitée, ce dimanche 6 décembre, sur France Inter et Franceinfo.

Dans le détail, "la France va porter une partie de la fabrication de deux vaccins, BioNTech et Moderna, en Indre-et-Loire et en Eure-et-Loir", a expliqué la ministre. "Le vaccin Sanofi arrivera un peu plus tard, mais en nombre de doses massives, ça va être très précieux", a-t-elle poursuivi.

Pour rappel, la vaccination contre le Covid-19 en France, qui sera gratuite pour tous, commencera en janvier pour les seniors en établissements (un million), en février pour les personnes fragiles par l'âge ou les pathologies (14 millions) puis au printemps pour l'ensemble de la population. C'est la stratégie de vaccination qu'a dévoilée le Premier ministre Jean Castex, lors d'une conférence de presse jeudi dernier.

Potentiel de 200 millions de doses

Grâce aux commandes prises au niveau européen, "la France disposera d'un potentiel de 200 millions de doses, ce qui permettrait de vacciner 100 millions de personnes", a-t-il assuré, le vaccin nécessitant à ce jour deux injections à quelques semaines d'intervalle.

Lors de son entretien, Agnès Pannier-Runacher a, quant à elle, expliqué le processus de commande des vaccins mis en oeuvre en Europe :

"Vous avez la Commission européenne et un ou deux pays qui vont négocier pour chaque vaccin. La France a été en première ligne sur le vaccin Sanofi, nous avons finalisé l'accord avec AstraZeneca et nous venons de négocier l'accord avec CureVac. L'Allemagne a négocié avec Pfizer et l'Espagne a négocié Moderna. On s'est réparti le travail, avec une représentation française assez importante".

Eviter les injonctions pour rétablir la confiance

Dans un entretien au Journal du Dimanche, publié ce dimanche 6 octobre, Alain Fischer, le professeur nommé par le gouvernement pour piloter la stratégie vaccinale contre le Covid-19, a livré ses pistes pour rétablir la confiance pour un plan vaccinal efficace.

Ce professeur d'immunologie et chercheur en biologie mise notamment sur les professionnels de santé pour informer la population : « généralistes, pharmaciens, infirmières libérales ». Selon lui, l'adhésion de la population sera favorisée par « des messages bien faits, ciblés, répétés, en évitant les arguments d'autorité, les injonctions émanant des responsables sanitaires ».

« Dans les trois mois à venir », la vaccination « va concerner au mieux 3 millions de personnes. Ce sera sans impact sur la dissémination du virus », a-t-il prévenu.

Premières vaccinations mardi au Royaume-Uni

Alors que dans l'Hexagone l'heure est à la sensibilisation, de l'autre côté de la Manche, la campagne de vaccination contre le Covid-19 débutera dès mardi prochain. Pays le plus durement touché en Europe par la pandémie avec plus de 61.000 morts, le Royaume-Uni est le premier dans le monde à avoir autorisé le déploiement du vaccin développé par Pfizer et BioNTech et sera le premier pays occidental à entamer sa campagne de vaccination.

Concrètement, des "hubs" sont actuellement mis en place dans 50 hôpitaux anglais, puis 1.000 centres de vaccination seront organisés, selon le ministère de la Santé. Dans un premier temps 800.000 doses seront disponibles. Le Royaume-Uni en a commandées au total 40 millions.

(Avec AFP)