BP pourrait lever 50 milliards de dollars pour faire face à la marée noire

Sous le feu des critiques, BP cherche néanmoins à rassurer les marchés sur sa capacité financière à faire face au coût engendré par la marée noire dans le Golfe du Mexique. Le géant pétrolier pourrait ainsi lancer une vaste levée de fonds par le biais d'émissions d'obligations, d'emprunts et de ventes d'actifs.

Attaqué de toutes parts depuis le déclenchement de la marée noire aux Etats-Unis, BP cherche à refaire surface. Le groupe pétrolier britannique pourrait, selon la presse dominicale outre-manche, lancer une énorme levée de fonds de 50 milliards de dollars (40,4 milliards d'euros). Objectif :  financer le coût de la marée noire dans le golfe du Mexique, et notamment la mise en place d'un fonds de 20 milliards de dollars que BP a accepté de créer d'ici à la fin 2013, et rassurer ainsi les marchés sur sa capacité financière. Depuis le déclenchement de la catastrophe, le groupe a en effet vu les agences de notation dégrader leur note les unes après les autres et son cours de Bourse s'effondrer.

Selon le Sunday Times, BP va commencer par vendre, dès la semaine prochaine, pour dix milliards de dollars d'obligations, puis le groupe demandera à ses banques un prêt de vingt milliards de dollars. Enfin, vingt autres milliards de dollars seront réunis dans les deux ans à venir grâce à la vente d'actifs. BP a déjà annoncé qu'il allait vendre pour 10 milliards de dollars d'actifs sur les douze mois à venir, afin de financer le fonds marée noire. La société avait également indiqué qu'elle allait suspendre le paiement des dividendes pour l'année à venir - elle en a versé 10,5 milliards de dollars l'an dernier - et réduire de 10% en 2010 et 2011 son programme annuel d'investissement, qui s'est monté à 20,3 milliards de dollars en 2009.

Mais BP n'a pas l'intention d'être seul dans l'oeil du cyclone. Toujours selon la presse britannique, le géant pétrolier aurait l'intention de poursuivre son associé dans l'exploitation du gisement où a explosé une plateforme BP en avril, l'américain Anadarko. Ce dernier a accusé vendredi BP de comportement "imprudent". Des propos de trop pour le groupe britannique.  Anadarko "fuit ses responsabilités", a déclaré au Sunday Telegraph un "haut responsable de BP" dont l'identité n'est pas révélée. BP aurait déjà demandé à Anadarko de payer sa part des frais engagés pour faire face à la marée noire, mais en vain.

A noter que le directeur général de BP, Tony Hayward, très mobilisé depuis le début de la catastrophe, aurait été écarté du dossier après son audition peu réussie par le Congrès américain la semaine dernière et sa participation controversée à une régate de yachts ce week-end en Grande-Bretagne.

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