Climat : le plus gros iceberg existant (comme la moitié de la Corse) se détache de l'Antarctique

L'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé avoir observé, grâce à son satellite Copernicus, un phénoménal mouvement sur la banquise australe. Derrière cet événement spectaculaire, c'est, explique l'Université de Reading, le spectre d'une dramatique élévation du niveaux des océans qui se dessine si l'humanité n'arrive pas à contenir le réchauffement climatique.
Jérôme Cristiani
L'Université britannique de Reading vient de montrer que plus d'un tiers de la banquise australe risque de s'effondrer dans l'océan si l'on ne contient pas le réchauffement climatique. De fait, explique son étude, limiter l'élévation de la température à 2° C plutôt qu'à 4°C réduirait de moitié la zone à risque et pourrait éviter une élévation significative du niveau des océans.
L'Université britannique de Reading vient de montrer que plus d'un tiers de la banquise australe risque de s'effondrer dans l'océan si l'on ne contient pas le réchauffement climatique. De fait, explique son étude, limiter l'élévation de la température à 2° C plutôt qu'à 4°C réduirait de moitié la zone à risque et pourrait éviter une élévation significative du niveau des océans. (Crédits : Reuters)

Un bloc de glace géant, le plus grand connu à ce jour, s'est détaché de la banquise de Ronne en Antarctique, selon des images d'un satellite du programme européen Copernicus, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA). La taille de cet iceberg est phénoménale, l'agence spatiale évoque (voir la photo ci-dessus) une surface équivalente à celle de l'île de Majorque (Espagne). Pour se la représenter plus facilement, on peut aussi comparer cette surface à la moitié de celle de la Corse.

L'iceberg, baptisé A-76, fait environ 170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4.320 km2 (la Corse a une aire de 8.722 km2, elle mesure à vol d'oiseau 183 km de "hauteur" et 83,5 km de "largeur").

La gigantesque plaque s'est détachée dans la mer de Weddell, selon un communiqué de l'agence diffusé mercredi. Elle avait a été repérée initialement par le British Antarctic Survey (BAS), un organisme de recherches britannique sur les zones polaires qui a une base non loin. Jusqu'à A-76, le plus gros iceberg était le A-23A, un iceberg de 3.380 km2 dérivant dans la mer de Weddell, selon l'ESA.

Les images de l'énorme bloc de glace A-76 ont été prises par le satellite Sentinel-1 dans le cadre du programme européen d'observation de la Terre Copernicus.

La station polaire britannique située sur la banquise de Brunt, toujours sur la mer de Weddell, avait déjà été le témoin en février dernier de la rupture d'un iceberg de 1.270 km2.

Avec le réchauffement, plus d'un tiers de la banquise pourrait s'effondrer

Cet événement intervient alors qu'une étude du 8 mai dernier publiée par l'Université de Reading a alerté sur le risque d'effondrement massif de la banquise australe en cas de réchauffement climatique incontrôlé. Les chiffres sont affolants : si les températures mondiales franchissent les 4°C au-dessus des niveaux préindustriels, ce sont plus de 30% de la banquise de l'Antarctique qui risquent de s'effondrer dans l'Océan austral.

L'université britannique a réalisé l'étude la plus détaillée à ce jour sur la manière dont l'augmentation dramatique des températures du globe (avec ses conséquences en termes de fonte des glaces et de ruissellement) accroît la vulnérabilité de ces masses de glace flottante qui entourent le continent austral (14,2 millions km2).

Maîtriser les températures du globe, pour réduire la montée des eaux...

L'étude a révélé que 34% de cette banquise (ce qui représente environ un demi-million de kilomètres carrés) ainsi que 67% de la surface de la plate-forme de glace sur le continent antarctique, risquaient de se déstabiliser sous l'effet d'un réchauffement de 4°C. Limiter l'élévation de la température à 2° C plutôt qu'à 4°C réduirait de moitié la zone à risque et éviterait potentiellement une élévation significative du niveau de la mer.

Les scientifiques ont également identifié Larsen C, la plus grande plate-forme de glace restante de la péninsule, qui s'est divisée pour former l'énorme iceberg A68 en 2017 (lire ci-dessous) comme étant l'une des quatre plaques de glace qui seraient particulièrement menacées par le réchauffement climatique.

Lire aussi 3 mnUn iceberg de la taille du Jura va se détacher de la banquise en Antarctique

(avec AFP)

Jérôme Cristiani

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Commentaires 9
à écrit le 21/05/2021 à 4:56
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Prenez un contenant. Un simple verre fera l'affaire. Remplissez le d'eau, au ras du bord. Immergez un glacon, l'excedent d'eau va alors deborder, c'est normal. Observez la suite une fois le glacon fondu. Les ignares seront con.....fondus.

le 21/05/2021 à 9:50
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Votre démonstration au doigt mouillé n'est pas probante. Dans le cas de la planète, si la glace fond anormalement c'est que le climat s'échauffe. Et avec l'air c'est aussi la masse d'eau qui monte en température. Que fait l'eau quand elle chauffe?.....

à écrit le 20/05/2021 à 21:16
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Combien de fois faut-il répéter qu'un glacier flottant NE PEUT PAS faire monter le niveau des océans s'il fond. Vous pouvez facilement faire l'expérience : mettez un glaçon dans un verre et remplissez-le d'eau à ras bord. Vous obtenez un joli glaçon ...

le 22/05/2021 à 22:25
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Exactement, rien à ajouter !

à écrit le 20/05/2021 à 19:45
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ca me rappelle l'aphorisme de gainsbourg a ce sujet

à écrit le 20/05/2021 à 18:59
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Et encore ça n'est que la partie émergée... de l'iceberg !

à écrit le 20/05/2021 à 18:45
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A Marseille ils l'attendent avec impatience pour mettre des glaçons dans la tisane de Sainte Marthe. Information bien futile puisque nous ne pouvons pas faire grand chose pour éviter ces phénomènes. Reduirons nous toutes nos consommations ? Non. Env...

à écrit le 20/05/2021 à 18:18
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Chacun y va de son commentaire, parfois contradictoire comme celui de la glaciologue Catherine Ritz : "Cet évènement précis n'est pas forcément un signe du réchauffement climatique. Cela fait partie du processus normal, de la vie normale des glacier...

à écrit le 20/05/2021 à 15:52
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Attention au courant circumpolaire qui descend vers le sud et pourrait expliquer cette augmentation du vent et ce frais surprenant pour ce printemps. La fonte des glaces est bel et bien du à un réchauffement climatique du à l'activité humaine, le pro...

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