À l'issue du Comité de groupe européen puis de la première réunion du CESC de Grid, la CFDT de General Electric Grid Solutions a annoncé aujourd'hui dans un communiqué que le géant américain engageait un plan de restructuration de grande ampleur au niveau mondial dans la division Grid. Le 9 septembre, il y a à peine un mois, le géant américain General Electric (GE) avait annoncé un plan de restructuration de deux divisions européennes, celle des équipements pour barrages (Hydro) et pour réseaux électriques (Grids), deux divisions en proie à d'importantes pertes financières.
En Europe, première zone impactée par ce plan, c'est la France qui sera le pays le plus touché: sur les 1 .989 salariés que compte Grid Solutions SAS (hors activités SWS qui ont été transférées au 1er octobre 2020 dans GE Digital), le plan de GE conduirait à supprimer quelque 634 postes (chiffres CFDT, mais 579 suppressions de postes, selon la direction de GE, voir ci-après).
Et en France, c'est la région lyonnaise qui paierait le prix fort, puisque c'est là que GE supprime 338 postes sur environ 596, indique la CFDT dans son communiqué.
La direction de General Electric a indiqué ce mercredi soir à La Tribune qu'elle contestait le décompte des 634 suppressions de postes établi par la CFDT. Selon elle, seuls 579 postes sont concernés, et sans doute moins selon ses explications ci-dessous:
« La direction tient à préciser que 216 solutions d'emplois pourraient être proposées aux salariés concernés par le projet chez Grid Solutions en France, grâce notamment à un projet de transfert d'activité de la Suisse vers le site d'Aix-les-Bains. Sachant que 136 postes sont actuellement vacants au sein de l'entité, et compte tenu des 216 solutions d'emplois, le projet pourrait impacter, in fine, environ 227 employés sur un total de 579 suppressions de postes envisagées.»
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LES CONSÉQUENCES DU PLAN, SELON LA CFDT
Suppressions de postes ou réductions d'effectifs, fermetures de sites, transferts d'activités, relocalisations, délocalisations... voici, ville par ville, l'état des lieux en France résultant du plan de restructuration de GE, établi et délivré par la CFDT.
Pour le site de Villeurbanne
- Fermeture de la production de disjoncteurs.
- Fermeture des activités « Service ».
- Réduction de 20 % des investissements en R&D et suppression de 30 % de l'effectif « Recherche ». Au total, 285 emplois seront supprimés sur un effectif de 485 dans toutes les catégories professionnelles.
Pour Saint-Priest
- Au bureau d'étude, ce sera la suppression de 70 postes sur 130 et déménagement à Villeurbanne.
Pour Aix-les-Bains
- Externalisation des ateliers de fabrication.
- Transfert d'une partie de la R&D Aix en Inde.
- Transfert d'une partie de la production d'Oberentfelden (Suisse) à Aix.
- Transfert d'une majeure partie des activités « Service » de l'établissement de Villeurbanne à Aix.
- Suppression de 163 postes, création de 227 postes.
Le site d'Aix-les-Bains, explique la CFDT, sera à l'avenir le seul et unique site de production dans Grid Solutions France et l'unique site GIS en Europe.
Pour Montpellier
- Réduction des strates managériales et moindre cloisonnement organisationnel.
- Transfert d'activités engineering et R&D vers des pays à moindres coûts.
- Externalisation de l'activité de tests des armoires en Roumanie.
La CFDT estime que 30 postes seront supprimés sur ce site, et déplore, outre la perte de compétences, un choix irrationnel:
"Cette décision n'est pas en phase avec les bons résultats du site de Montpellier, qui est connu dans le monde pour être un centre d'excellence Grid Automation."
Pour Boulogne-Billancourt (Siège de Grid Solutions)
- Réduction de la taille et de l'autonomie du siège de Grid Solutions par la création de postes clefs hors de France.
Pour Massy
- Transfert de la R&D haute tension vers le Royaume-Uni et l'Inde.
- Transfert de la R&D transformateur de puissance vers les usines.
"Depuis le rachat de la branche énergie d'Alstom en 2015, GE n'a eu de cesse de restructurer, réorganiser et baisser ses investissements productifs et sa R&D en redistribuant la plus grande partie du résultat de l'entreprise à l'actionnaire", fustige la CFDT.
Le syndicat réformiste déplore le choix de la direction "d'investir dans une ultime restructuration plutôt que dans le développement".
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