General Electric : départ de Jérôme Pécresse, vice-président monde de la branche énergies renouvelables

Jérôme Pécresse, haut dirigeant de General Electric, va quitter ses fonctions fin septembre. Un départ volontaire d'après le conglomérat américain alors que certains, parmi les syndicats, pensent qu'il est précipité vers la sortie. Un changement qui intervient quelques mois avant la scission du fleuron de l'industrie en trois entreprises distinctes, dans l'espoir de relancer la machine.
Le départ de Jérôme Pécresse intervient quelques mois avant la scission du conglomérat américain en trois entreprises.
Le départ de Jérôme Pécresse intervient quelques mois avant la scission du conglomérat américain en trois entreprises. (Crédits : Daniel Becerril)

Il était le dirigeant mondial de l'activité énergies renouvelables de General Electric depuis « pratiquement dix années ». Jérôme Pécresse quitte cette fonction a annoncé la direction du conglomérat américain lundi 12 septembre.

« GE confirme le départ prochain de son vice-président sénior Jérôme Pécresse, qui a décidé de se consacrer à de nouveaux projets », a indiqué la direction de General Electric France, confirmant une information de l'hebdomadaire « Marianne ».

Jérôme Pécresse a « mené le processus d'intégration des activités énergétiques d'Alstom vendues à GE » en 2015, rappelle GE. « Il a notamment été le fer de lance du développement réussi de GE dans le domaine de l'éolien offshore, qui constituera un pilier essentiel de GE Vernova », a poursuivi l'industriel américain.

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L'intéressé a indiqué qu'il laissera « [ses] responsabilités opérationnelles à la fin de septembre quand débutera la phase de transition », dans une lettre aux salariés, consultée par l'AFP. Et d'écrire : « Je suis fier des contributions que nous avons apportées ensemble au secteur des énergies renouvelables presque partout dans le monde », se disant « convaincu que le développement des énergies renouvelables partout dans le monde continuera à s'accélérer et que la technologie permettra d'en repousser les limites ».

Polytechnicien, Jérôme Pécresse est par ailleurs l'époux de Valérie Pécresse, présidente Les Républicains du conseil régional d'Île-de-France et candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle.

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Les syndicats inquiets

« L'avenir des entités françaises est dans les mains des Américains », redoute Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC (GE turbines à gaz). Jérôme Pécresse pouvait « faire passer les messages » mais « maintenant, la France n'a plus d'interlocuteurs », a-t-il ajouté, voyant dans le départ du dirigeant « un mauvais signal ».

« Pour nous, il est foutu dehors », soutient Alexis Sesmat, délégué Sud Industrie à l'entité turbines à gaz de General Electric.

« C'était le seul et dernier interlocuteur français pour Bercy. La dernière carte du gouvernement français est tombée. »

Dans l'article 4 de l'accord de novembre 2014, signé entre GE et l'État français lors du rachat de la branche énergie d'Alstom, que l'AFP a pu consulter, l'entreprise s'engage pourtant « à proposer au conseil d'administration de GE, après en avoir informé l'État, l'élection au Conseil d'administration de GE d'un président-directeur général de nationalité française de premier plan ». Or, après le départ de Jérôme Pécresse, il n'y aura plus aucun Français dans les instances de direction mondiale de GE.

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Un départ décidé peu de temps avant la scission du conglomérat

Cette annonce intervient en tout cas quelques mois avant la scission du conglomérat. En novembre 2021, General Electric a en effet pris la décision de scinder ses activités en trois entreprises distinctes, toutes cotées en Bourse, et qui seront respectivement spécialisées dans l'énergie, le médical et l'aéronautique.

Le calendrier sera étalé sur plusieurs années. Début 2023, GE créera une nouvelle entité à partir de sa division santé GE Healthcare au sein de laquelle elle conservera une participation de 19,9%. Peter Arduini en sera le patron.

Début 2024, ce sera le tour des activités liées aux énergies renouvelables et aux turbines éoliennes, à gaz et à vapeur, qui seront toutes regroupées au sein d'une société unique, qui sera dirigée par Scott Strazik.

Ensuite, sera créée la troisième entreprise qui sera spécialisée dans l'aéronautique. À l'issue de toutes ces transactions, c'est cette dernière qui conservera à son bénéfice du nom de "General Electric".

Une décision nécessaire pour le conglomérat américain qui, durement touché par la crise financière de 2008, est depuis miné par une dette colossale qui l'a obligé à enchaîner cures d'amaigrissement et restructurations. Affaibli durablement en Bourse, il avait été contraint, en 2018, de sortir de l'indice Dow Jones Industrial Average, indice de référence à Wall Street, dont il faisait partie depuis 111 ans, soit l'année de sa création en 1896. Une scission que le groupe espère comme le début d'une renaissance.

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(Avec AFP)

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