L'Etat examinera toutes les offres sur Suez "avec la même équité"

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué dimanche que des offres sur Suez, qu'il s'agisse de celle faite il y a une semaine par Veolia ou de possibles propositions concurrentes, seraient examinées avec la "même équité".
(Crédits : CHARLES PLATIAU)

"Toute offre peut toujours être améliorée", a estimé dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, deux jours après les déclarations du patron d'Engie qui a jugé insatisfaisant le prix offert par Veolia pour racheter les parts de son groupe dans Suez. "Nous regardons avec un souci d'équité l'offre de Veolia ou les autres offres qui pourraient venir (en posant) trois conditions impératives: l'emploi; l'empreinte industrielle française et l'actionnariat majoritairement français; et la valorisation patrimoniale", a-t-il réaffirmé dans un entretien à Europe1/Les Echos/CNews. Interrogé pour savoir s'il estimait "satisfaisante" la "valeur proposée par Veolia" dans son projet d'OPA sur Suez, il a répondu "toute offre peut toujours être améliorée".

Clamadieu veut faire monter les prix

Dimanche dernier, le PDG de Veolia Antoine Frérot avait annoncé une offre de rachat à Engie de l'essentiel de ses parts (29,9%) dans Suez pour 2,9 milliards d'euros. Elle est censée être suivie, dans un second temps, d'une OPA sur le reste des actions. Son ambition: construire le "champion mondial de la transformation écologique", un géant français pesant plus de 40 milliards d'euros. Mais vendredi le président d'Engie Jean-Pierre Clamadieu a affirmé son intention de faire monter le prix, en déclarant sur BFM Business "le compte n'y est pas".

Il a appelé Veolia à revoir le contenu de son projet et s'est dit prêt à étudier un plan alternatif que pourrait lui présenter la direction de Suez, tout en appelant les deux parties au "dialogue".

Camus méfiant sur l'offre de Véolia

De son côté le directeur général de Suez Bertrand Camus a adopté un ton offensif pour dénoncer le projet de Veolia, dans un message aux salariés, estimant la démarche de Veolia "ni amicale, ni pertinente", évoquant des "risques majeurs et des incertitudes fortes, en particulier sur nos équipes, nos emplois, l'avenir de nos activités Eau en France". Le projet prévoit en effet que Veolia revende aussitôt la branche eau de Suez à un fonds d'investissement, Meridiam, pour éviter de se retrouver en situation de monopole dans ce domaine.

Dans Le Parisien dimanche, Thierry Déau, le président de Méridiam, affirme que le prix de l'eau ne va pas augmenter en cas de rachat "parce que la concurrence l'empêchera. Et que nous allons mettre tous les moyens dans Suez Eau France pour être un concurrent crédible face à Veolia". "Si nous sommes alliés à Antoine Frérot pour porter une solution aujourd'hui dans le rachat de Suez, une fois que tout sera signé, nous serons les meilleurs ennemis sur le marché de l'eau en France", dit-il.

Interrogé pour savoir s'il garantit qu'aucun emploi ne sera supprimé chez Suez Eau France, il a répondu: "C'est mieux que ça: non seulement je le garantis, mais je pense qu'on développera l'emploi".

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