L'Europe va-t-elle bloquer l'acquisition du pôle énergie d'Alstom par GE ?

La Commission européenne devrait adresser une série de griefs à GE, estimant que le rachat de la branche énergie d'Alstom risque de nuire à la concurrence dans le secteur de la construction de turbines en Europe, selon des sources proches du dossier. Si le conglomérat américain ne fait pas de concessions, Bruxelles pourrait poser son veto.
"Nous nous concentrons sur une issue positive qui préserve les conditions économiques de l'accord", a expliqué Reuters, en exprimant sa confiance dans la possibilité de conclure la transaction au cours du second semestre de 2015.

Le rachat de la branche énergie d'Alstom par General Electric est-il compromis ? La Commission européenne s'apprête à adresser une série de griefs au géant américain, a-t-on appris jeudi 11 juin de sources proche des régulateurs européens.

Cette "communication des griefs", qui pourrait survenir vendredi, portera notamment sur le fait que l'opération envisagée par le conglomérat américain risque de nuire à la concurrence dans le secteur, ont précisé ces sources.

La Commission européenne avait prévenu dès février que le rachat de la branche énergie d'Alstom laisserait GE face à un seul concurrent en Europe, l'allemand Siemens, dans la construction de turbines lourdes pour les centrales électriques utilisant le gaz comme combustible. Sur le plan mondial, le troisième acteur du marché serait Mitsubishi Hitachi Power Systems.

General Electric va-t-il devoir faire des concessions ?

Un tel document est généralement le prélude à un veto, à moins que l'entreprise incriminée n'apporte les garanties jugées nécessaires ou n'accepte des concessions. General Electric va donc devoir proposer des concessions plus importantes pour obtenir le feu vert des autorités européennes de la concurrence au rachat de la branche énergie d'Alstom.

Le directeur général de GE, Jeff Immelt, a déclaré en mai que son entreprise pourrait envisager de céder des droits de propriété intellectuelle sur un produit donné mais pas de se priver de revenus liés à la maintenance de ce même produit.

Une décision avant le 6 août

General Electric a déclaré mercredi 10 juin travailler de manière constructive avec les autorités européennes de la concurrence. "Nous nous concentrons sur une issue positive qui préserve les conditions économiques de l'accord", a affirmé l'entreprise dans un communiqué, en exprimant sa confiance dans la possibilité de conclure la transaction au cours du second semestre de 2015.

L'exécutif européen a fixé au 6 août la date limite avant laquelle il donnera ou refusera son feu vert à l'opération.

Alstom veut aussi prouver l'impact positif de la reprise

Dans un communiqué publié vendredi 12 juin, Alstom a réagi:

"Nous allons continuer de fournir à la Commission européenne des arguments pertinents démontrant l'impact positif que cette transaction aurait pour l'Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel."

En outre, le groupe français assure ne pas s'inquiéter des griefs que la Commission européenne communiquerait:

"Une communication de griefs est une étape normale dans une procédure d'examen d'une concentration en Phase II et ne préjuge pas de son issue

GE ne veut pas revivre son OPA ratée en 2001

GE s'efforce de faire des concessions pour tenter d'apaiser les craintes de Bruxelles, qui avait bloqué en 2001 son OPA de 42 milliards de dollars sur Honeywell International.

Avec le rachat de la branche énergie d'Alstom, il s'agit pour le conglomérat américain de sauver une opération de 12,4 milliards d'euros, la plus importante de son histoire, qui est un élément essentiel de sa stratégie d'expansion dans les activités industrielles à haute rentabilité parallèlement à son désengagement du secteur financier.

(Avec Reuters)

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Commentaires 9
à écrit le 14/06/2015 à 9:41
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Cette Comm avait déjà bloqué toujours sous la pression de Siemens, dont le pouvoir auprès de Bruxelles est puissant, la constitution d'un Fleuron Mondial Legrand-Schneider ( deux champions mondiaux Français, dont la fusion très avancée, puis démantel...

à écrit le 13/06/2015 à 10:16
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Ma réponse : ahahahahahahahahahahaha excellent comme gag !

à écrit le 13/06/2015 à 8:06
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Si les services euroépens de la concurrence bloque cette fusion, une fois n'est pas coutume, on pourra les remercier. Après les allemands qui bloquent le bradage d'Airbus aux anglais de BAE (sous la forme d'une fusion en des termes très/trop favorabl...

à écrit le 12/06/2015 à 13:37
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Il s'agit de se placer dans 10 ou 15 ans. A cette date les grands projets de méga centrales n'existeront plus. La concentration urbaine avance qui préfère les micro projets d'autoproduction. Les objets consomment de moins en moins ou deviennent aut...

à écrit le 12/06/2015 à 12:12
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"Sa stratégie d'expansion dans les activités industrielles à haute rentabilité parallèlement à son désengagement du secteur financier". Voilà un vrai projet industriel ! La question : "activités à haute rentabilité". Que font les dirigeants français ...

le 13/06/2015 à 8:16
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Le problème en France, ce ne sont pas les fonctionnaires comme les médias sous contrôle des élites le prétendent, mais bien ces élites sans vision qui cassent et bradent tout à l'heure actuelle. Nos dirigeants ont des mentalités de rentiers à court t...

à écrit le 12/06/2015 à 10:36
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Il faut que la commission européenne bloque cette acquisition, ce n'est pas dans l'intérêt des salariés et de la France. En effet, toute notre industrie thermique ainsi que la partie conventionnelle des centrales passeraient sous contrôle américain d...

le 12/06/2015 à 17:01
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ok

le 13/06/2015 à 8:13
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Dès l'annonce des égociations avec GE, une fusion Alstom-Schneider est ce que j'ai immédiatement proposé dans un commentaire de la Tribune. L'ensemble aurait un poid du même ordre que GE ou Siemens dans le secteur de l'industrie électrique (de la pro...

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