Loi énergie climat : Assemblée et Sénat s'accordent sur les passoires thermiques

Réunis en commission mixte paritaire, les députés et les sénateurs ont définitivement amendé, ce jeudi 25 juillet, le projet de loi énergie climat. Sans surprise, la version de l'Assemblée nationale a été retenue par les deux chambres. Elle confirme le calendrier 2021-2028 fondé sur l'incitation, l'obligation et la sanction. Parallèlement, a été publié au Journal officiel le décret tertiaire contraignant les propriétaires de 1.000 m² à rénover leur parc immobilier.
César Armand
(Crédits : Mike Fouque)

En pleine canicule, les députés et les sénateurs se sont mis d'accord ce 25 juillet 2019 sur la version finale du projet loi énergie climat, traduction opérationnelle de la programmation pluriannuelle de l'énergie. Le texte doit être encore être voté à l'identique par l'Assemblée et le Sénat, avant son adoption définitive.

Sans surprise, sur le volet rénovation des 7 millions de passoires thermiques, le dernier mot est revenu au Palais-Bourbon qui avait adopté, fin juin, un triptyque "incitation, obligation et sanction". Le temps de la "simplification des dispositifs" n'interviendra en effet que d'ici à 2023, suivi d'une "obligation de conformité" entre 2023 et 2028, avant l'heure des sanctions en 2028.

"Les ambitions écologiques ne doivent pas aller à l'encontre des problématiques économiques et sociales. Elles sont complémentaires", justifie à La Tribune le député du Gard Anthony Cellier, rapporteur du texte à l'Assemblée. "Il nous fallait trouver le juste équilibre."

Un calendrier 2021-2028

Même si le bâtiment représente déjà 45% des consommations d'énergie et 25% des émissions de gaz à effet de serre, il ne sera interdit qu'en 2021 pour le propriétaire d'un logement énergivore d'en augmenter le loyer sans l'avoir rénové. En 2022, viendront s'ajouter deux autres obligations en cas de location ou de vente d'un logement classé F ou G : celle de réaliser un audit énergétique qui contiendra des propositions de travaux et leur coût estimé et celle d'informer tout futur acquéreur ou locataire sur ses dépenses d'énergie demain.

S'ajoute à partir de 2023 la qualification de "logement indécent" pour un logement extrêmement consommateur d'énergie, qui contraindra le propriétaire à le rénover ou à ne plus le louer. Le seuil d'acceptabilité reste toutefois encore à déterminer. Enfin, d'ici à 2028, tout propriétaire d'une passoire thermique devra avoir réalisé des travaux d'amélioration de performance énergétique, afin d'atteindre, au minimum, la classe E. De même, à cette date, celui qui souhaite vendre ou louer sans avoir opéré cette transformation aura l'obligation de le mentionner dans l'annonce, le bail ou l'acte de vente.

Publication du décret tertiaire

Dans le même temps, le décret relatif aux obligations d'actions de réduction de la consommation d'énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire, prévu par la loi Élan, a été publié ce matin au Journal officiel. Autrement dit, tout propriétaire d'un parc tertiaire (bureaux, commerces, hôtels, Ndlr) supérieur ou égal à 1.000 mètres carrés aura l'obligation au 1er octobre 2019 de le rénover.

Ce texte prévoit en effet "l'obligation de mise en œuvre d'actions de réduction de la consommation d'énergie finale dans les bâtiments existants à usage tertiaire afin de parvenir à une réduction de la consommation d'énergie finale pour l'ensemble des bâtiments soumis à l'obligation d'au moins 40 % en 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050 par rapport à 2010".

« La vraie sanction sera financière et viendra du marché », estimait en mars dernier le président du Plan bâtiment durable Philippe Pelletier.
« Lorsque vous vendrez le bien, vous devrez dire ce qui a été fait. Si ce n'est pas le cas, l'acquéreur pourra décoter le prix, car il devra avancer l'argent lui-même. »

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 26/07/2019 à 14:44
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Allez vivre dans une passoire thermique hiver comme été et surtout en ce moment en période de canicule avant de raconter des stupidités. A moins d'habiter ou de louer des caves...Par ailleurs, selon les économistes le marché de l'immobilier locatif...

à écrit le 25/07/2019 à 18:25
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On fait tout pour dissuader les propriétaires de louer leur(s) bien(s), comme si la France disposait d'un parc abondant et de bonne qualité. Ce n'est pas le cas et de moins en moins, puisque depuis l'avènement de Macron on est très en deçà des besoi...

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