Paris Saclay inaugure un réseau de chaleur de dernière génération

Le réseau fait la part belle aux énergies de récupération et à la digitalisation.
Giulietta Gamberini
La chaleur produite sera ainsi renouvelable à plus de 60%. Et la mutualisation des besoins de chaleur et de froid permettra de réduire la formation d'îlots de chaleur.
La chaleur produite sera ainsi renouvelable à plus de 60%. Et la mutualisation des besoins de chaleur et de froid permettra de réduire la formation d'îlots de chaleur. (Crédits : DR)

C'est un pas de plus vers un objectif souvent oublié de la loi de transition énergétique : celui d'atteindre 38% de chaleur renouvelable en France en 2030. Ainsi qu'une avancée vers la création de zones urbaines plus résilientes face au dérèglement climatique. L'établissement public d'aménagement Paris Saclay (Epaps) a inauguré lundi 24 juin, en présence du ministre de la Transition écologique François de Rugy, la mise en service de la première boucle du réseau de chaleur et de froid destiné à alimenter le campus urbain, où seront réunis d'ici 2025 des universités, des centres de recherche, des logements ainsi que des commerces.

Une fois terminé, il sera constitué de 25 kilomètres de réseau, qui desserviront une surface de 2,1 millions de mètres carrés. L'investissement total, de 51,7 millions d'euros, a été subventionné à hauteur de 10 millions d'euros par l'Ademe et de 1,5 million par l'Union européenne.

Des échanges de chaleur à un niveau décentralisé

Alimenté par la géothermie, grâce à la présence à proximité de la nappe d'eau souterraine de l'Albien, située à 700 mètres de profondeur, ainsi que par une chaufferie au gaz d'appoint pour les pics de consommation, le réseau innove toutefois pour la place qu'il accorde aux énergies de récupération. Non seulement la chaleur produite en été dans le processus de climatisation sera utilisée pour chauffer l'eau sanitaire, explique Idex, l'entreprise qui a été choisie pour exploiter pendant sept ans le réseau. Surtout, des échanges de chaleur et de froid seront possibles à un niveau décentralisé, entre les divers bâtiments de chaque quartier : établissements d'enseignement, laboratoires, data centers, bureaux, logements...

Une évolution qui est rendue possible par la forte digitalisation du réseau, qui permet de tracer en temps réel, immeuble par immeuble, la consommation, ainsi que d'optimiser les choix en tenant compte du coût et de l'intensité carbone des divers types d'énergies utilisées. L'infrastructure reste par ailleurs ouverte à l'intégration progressive d'autres sources d'énergie renouvelables et de récupération : notamment l'énergie solaire qui sera produite par les panneaux qui seront situés sur les toits des immeubles des bâtiments, mais aussi d'éventuelles unités de méthanisation ou chaufferies biomasse.

Une facture énergétique maîtrisée

La chaleur produite sera ainsi renouvelable à plus de 60%. Et la mutualisation des besoins de chaleur et de froid permettra de réduire la formation d'îlots de chaleur. Pour les utilisateurs, à cela s'ajoutent des économies « de l'ordre de 20% par rapport à des solutions individuelles de performance équivalente », selon l'Epaps. Ainsi que l'avantage d'une facture énergétique libérée des aléas de l'évolution des cours des énergies fossiles, a souligné le ministre François de Rugy.

Giulietta Gamberini

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Commentaires 2
à écrit le 25/06/2019 à 12:01
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Bonjour la tribune, Je m'adresse à vous car, ici comme ailleurs, certains journalistes de votre équipe confondent toujours digitalisation et numérisation. Digital est un faux ami, que l'on traduit par numérique en français et qui signifie : relati...

à écrit le 25/06/2019 à 8:58
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"L'investissement total, de 51,7 millions d'euros, a été subventionné à hauteur de 10 millions d'euros par l'Ademe et de 1,5 million par l'Union européenne" Surtout UE ne donne pas trop hein on ne sait jamais ! :D Un euro d'investi c'est un e...

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