Suez lance sa première plate-forme de pilotage centralisé des déchets

Situé à Caluire-et- Cuire, près de Lyon, ce premier centre dénommé Valovisio sera réservé au flux des déchets des entreprises clientes de Suez dans deux régions, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Sous deux ans, Suez compte étendre cette offre à la totalité de ses entreprises clientes, en développant entre 5 et 10 centres Valovisio dans toute la France.
Giulietta Gamberini
Ces centres devront permettre une surveillance à 360° du flux des déchets collectés, afin de l'optimiser.
Ces centres devront permettre une surveillance à 360° du flux des déchets collectés, afin de l'optimiser. (Crédits : Reuters)

L'ère du pilotage centralisé de la gestion des déchets s'ouvre en France. Après avoir disséminé dans l'Hexagone une dizaine de tours de contrôle de son réseau d'eau, les centres "Visio", Suez lance aujourd'hui son pendant dans le domaine de la valorisation de la ressource: les centres "Valovisio", plates-formes uniques où convergera l'ensemble des données déjà collectées par l'entreprise grâce à la multiplication des capteurs dans ses véhicules et ses conteneurs. Animés chacun par une vingtaine de salariés, ces centres devront permettre une surveillance à 360° du flux des déchets collectés, afin de l'optimiser, en garantir une parfaite traçabilité, renforcer sa sécurité, mais aussi assurer des ajustements en temps réel en cas de demande urgente, panne d'un camion, problèmes de circulation...

Des entreprises clientes de plus en plus exigentes

Situé à Caluire-et- Cuire, près de Lyon, le premier centre Valovisio inauguré jeudi 26 octobre couvrira deux régions, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, et sera réservé au flux des déchets des entreprises clientes de Suez: quelque 7.000 TPE, PME, ETI ou sites de grands groupes produisant dans leur ensemble 650.000 tonnes de déchets par an, précise le directeur général recyclage et valorisation France Philippe Maillard. La gestion centralisée des données devrait permettre de leur apporter un service plus efficace, moins coûteux (les 7 millions de kilomètres parcourus chaque année par les 220 camions qui transportent leurs déchets pourraient être réduits d'au moins 10% grâce à une meilleure planification), voire davantage personnalisé (en adaptant la fréquence de la collecte des déchets aux besoins réels par exemple), parie Suez. Les entreprises bénéficieront également d'une vision plus transparente de la gestion de leurs déchets, puisqu'elles auront accès aux données.

"Les entreprises se montrent de plus en plus exigeantes en matière de qualité de service et de traçabilité de leur déchets", souligne Philippe Maillard.

Dans un marché volatile où d'un mois à l'autre l'on peut changer de prestataire, l'efficacité accrue apportée par la digitalisation du pilotage des tournées devient ainsi un enjeu de différenciation et de compétitivité, explique-t-il. Sous deux ans, Suez compte d'ailleurs étendre la digitalisation de ses services à la totalité de ses 74.000 entreprises clientes, en développant entre 5 et 10 centres Valovisio dans toute la France.

Les villes en vue

"Nous réfléchissons d'ailleurs au déploiement de dispositifs analogues pour la gestion de nos propres installations ainsi que de nos services pour les collectivités territoriales", ajoute Philippe Maillard. Principal obstacle à ce jour sur ce dernier marché: la grande diversité des modes d'organisation de la collecte exigés par le client, qui complexifie la mutualisation des services et donc la création de centres de traitement des données des déchets des collectivités économiquement viables. "Mais nous y travaillons et envisageons leur mise en place d'ici à 5 ans au plus tard", promet Philippe Maillard.

Suez s'est d'ailleurs déjà lancé dans d'autres formes d'offres de gestion de l'information au profit des villes. Pour Dijon Métropole, l'entreprise va être chargée de la supervision d'un centre unique de pilotage urbain où conflueront des données concernant l'ensemble des services publics du territoire. Et à Lyon et à Rennes, où l'entreprise va équiper ses camions de collecte des déchets de capteurs de la qualité de l'air, les niveaux de bruit et les déperditions énergétiques des bâtiments, des réflexions sont en cours avec les collectivités pour tester les exploitations possibles de cette information.

Giulietta Gamberini

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