Voitures électriques : la Chine va cesser les subventions à l'achat fin 2022

Alors que les ventes de véhicules électriques devraient représenter 18% du total des ventes en 2022, Pékin estime que le marché n'a plus besoin de soutien. Dans un contexte de reprise post-Covid plus fragile que prévu, Xiaomi, XPeng et les autres constructeurs ambitionnent tous de devenir des leaders mondiaux.
Les véhicules immatriculés après le 31 décembre 2022 ne seront pas subventionnés, a affirmé le ministère.
"Les véhicules immatriculés après le 31 décembre 2022 ne seront pas subventionnés", a affirmé le ministère. (Crédits : Shutterstock)

La Chine va progressivement fermer le robinet des aides qui faisaient les affaires des constructeurs de voitures électriques. D'ici la fin 2022, l'Etat supprimera les subventions aux véhicules électriques et hybrides à la fin de l'année, ont annoncé les autorités. Alors que le pays s'est fixé comme objectif la neutralité carbone d'ici 2060, Pékin se dit rassuré par la solidité des ventes dans ce secteur. En pleine reprise post-Covid, marquée par la flambée des coûts de l'électricité, les ventes de véhicules propres ont explosé en Chine, avec des hausses de plus de 100% constatées ces derniers mois sur un an.

Pour Pékin, l'enjeu de l'électrique est de réduire peu à peu sa dépendance au pétrole étranger. Alors que la compétition entre les constructeurs s'accroît, l'Empire du Milieu veille aussi à prendre le leadership sur le secteur et à se concentrer sur les exportations de véhicules.

Dans un communiqué publié vendredi, le ministère des Finances a annoncé que ces subventions à l'achat serait réduites de 30% dès le début de l'année, avant de disparaître entièrement fin 2022. "Les véhicules immatriculés après le 31 décembre 2022 ne seront pas subventionnés", a affirmé le ministère.

L'offensive des constructeurs chinois

Aussi, alors que les véhicules électriques ne représentaient aux Etats-Unis que 2% des ventes de voitures neuves en 2020 - contre 10% en Europe, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Pékin estime qu'elle a suffisamment soutenu son marché national, avant de partir désormais à la conquête de l'international.

A tel point qu'en septembre dernier, le numéro deux mondial des smartphones Xiaomi a annoncé se lancer dans la production de voitures électriques. De même, XPeng, considéré comme l'un des "Tesla chinois" a levé 1,5 milliard d'euros l'an passé pour accélérer. La concurrence chinoise est d'ailleurs déjà forte avec les entreprises telles Aiways (fondée en 2017), Li Auto (2015), Nio (2014), WM Motor (2015) qui fabriquent déjà des milliers de véhicules électriques.

Dans ce contexte de compétition mondiale pour conquérir les marchés, la Chine, principal pollueur mondial, vise aussi en 2035 un parc automobile majoritairement composé de véhicules dits non polluants.

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La consommation d'électricité en Chine

Ces véhicules devraient représenter 18% du total des ventes en 2022, a estimé la semaine dernière l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM).

Or, en 2019, ils ne représentaient que 5% du total.

Selon la CAAM, 27,5 millions de véhicules (commerciaux ou particuliers) devraient être vendus cette année, après 26,1 millions en 2021, soit une hausse de 5,4%. Les véhicules propres représenteraient 5 millions d'unités sur ce total.

Pour cela, la Chine veut aussi accélérer sur la technologie hydrogène. Officiellement, Pékin vise 5.000 véhicules à hydrogène sur les routes l'an prochain, 50.000 d'ici 2025 et un million en 2030. Un objectif toutefois plus modéré vu son colossal marché automobile (28 millions de véhicules vendus l'an dernier).

Enfin, en Chine, la production d'électricité est un enjeu crucial. Face à la pénurie liée à la reprise post-Covid, les autorités sont intervenues pour faire baisser les prix du charbon dont le pays dépend massivement (à 60%) pour son alimentation en électricité, nécessaire pour les consommateurs.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 03/01/2022 à 15:44
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Plus besoin. Ils les exportent déjà et les gogos européens les achètent (Smart EQ, Dacia Spring, MG et autres Aiways).

à écrit le 03/01/2022 à 15:01
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La France ferait bien d'imiter la Chine tant que les bornes de recharge ne sont pas au rendez vous sur les autoroute et dans les copropriétés

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