Siemens aidera Eurostar à se défendre contre Alstom

Pour casser l'appel d'offre d'Eurostar remporté par Siemens, Alstom a porté plainte contre l'opérateur ferroviaire détenu par la SNCF. Ce dernier a reçu ce vendredi le renfort du constructeur allemand. Explications de notre correspondant à Berlin.

Siemens veut "soutenir" Eurostar contre Alstom. Alexander Becker, porte-parole du conglomérat allemand, a déclaré vendredi à La Tribune que Siemens allait "participer" à la procédure engagée par son concurrent français devant un tribunal londonien pour contester la commande de trains allemands de la société d'exploitation de la ligne transmanche.

"Nous avons volontairement décidé de soutenir Eurostar pour apporter rapidement tous les éclairages nécessaires", explique Alexander Becker. Le groupe allemand devrait donc intervenir comme "assistant du procès" (Prozesshelfer en allemand) devant la Court Royale de Justice afin de donner au tribunal l'ensemble des éléments nécessaires à sa décision. Même si cette intervention ne se fait pas officiellement à la demande d'Eurostar, elle marque un infléchissement dans la position de Siemens sur le dossier. "Nous avons examiné tous les moyens à notre disposition pour accompagner activement la procédure", explique le porte-parole qui, cependant insiste sur l'idée que, selon lui, la plainte d'Alstom n'est pas dirigée contre Siemens.

Le groupe français a porté plainte le 19 octobre dernier devant un tribunal londonien afin d'obtenir l'annulation de la procédure d'appel d'offres d'Eurostar concernant 10 nouveaux trains et conclue en faveur de Siemens pour un total de 600 millions d'euros. La sécurité serait au c?ur de la plainte d'Alstom. Siemens entend donc, avec cette procédure, apporter directement devant le tribunal "tous les éléments techniques" nécessaires.

Rappel des faits

Pour mémoire, Eurostar, qui assure des liaisons commerciales entre Paris, Bruxelles et Londres depuis l'ouverture du tunnel sous la Manche en 1994, a annoncé le 7 octobre son intention d'acheter des rames à grande vitesse Siemens au détriment du fournisseur historique Alstom pour quelque 800 millions d'euros. Cette décision avait provoqué la colère des pouvoirs publics français.

Le secrétaire d'Etat français aux Transports Dominique Bussereau avait fait valoir que les trains proposés par Siemens n'étaient pas suffisamment longs et posaient des risques en termes de sécurité, notamment en cas d'incendie. "Il n'y a pas de problème de sécurité. Nous avons respecté un processus minutieux et exhaustif conformément à la législation européenne et avec le soutien du conseil d'administration", a assuré Richard Brown.

Lundi, la Commission européenne, réagissant à une lettre reçue de la part d'Alstom Transports, avait estimé que l'appel d'offres réalisé par Eurostar ne posait, pour l'instant du moins, aucun problème au regard des règles européennes en la matière. L'exécutif européen avait ajouté que le volet lié aux règles de sécurité dans tunnel et à leur modification n'était pas de son ressort. Selon elle, c'est à Paris et Londres de gérer ce dossier puisque les règles de sécurité insitituées pour la circulation des trains dans le tunnel sous la Manche sont dérogatoires aux règles en vigueur dans l'Union Européenne.

Siemens est doublement intéressé dans ce dossier. Son premier client, la Deutsche Bahn espère également pouvoir desservir Londres d'ici la fin de 2013.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 14/04/2011 à 13:23
Signaler
et autre chose les dirigeants français pensent qu'ils peuvent tout contrôler comme à l' EPAD

à écrit le 08/04/2011 à 9:26
Signaler
le problème pour Alstom et notamment de la france c'est qu'ils savent que le terrain est déjà conquis donc ils ne font plus rien , ils pensent que de toute façon , Eurostar dont SNCF détient une part , sera toujours du côté Alstom . Ben oui comme to...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.