
Voilà un verrier qui n'est pas freiné dans ses ambitions par les prix de l'énergie. Géant européen du secteur, Verralia s'apprête en effet à construire deux nouveaux fours, « en Espagne et en Italie », d'ici 2025 et 2026. Dans un communiqué, le groupe souligne vouloir « augmenter sa capacité de production et répondre aux besoins du marché ».
Ces deux fours viennent s'ajouter à d'autres installations en déploiement. Verallia rappelle ainsi qu'il avait déjà annoncé, dans le cadre de son plan stratégique 2022-2024, la construction de trois nouveaux fours sur la période, un par an, afin d'accroître sa capacité de production d'environ 400 kilotonnes/an d'ici 2024.
Patrice Lucas, directeur général du groupe Verallia, souligne dans un communiqué : « Nos engagements ne restent pas de simples paroles. Conformément à notre plan stratégique, nous construisons des capacités supplémentaires.» Leader européen et troisième producteur mondial de l'emballage en verre pour les boissons et les produits alimentaires, Verallia emploie environ 10.000 personnes dans 34 usines verrières dans 12 pays.
Limiter les émissions polluantes
Le premier de ces trois fours a été mis en service à Jacutinga (Brésil) fin 2022. Les deux autres - déjà en construction - seront opérationnels à 100% durant l'année 2024, à Campo Bom (Brésil) et Pescia (Italie). « Ils seront tous deux alimentés par oxy-combustion, réduisant ainsi les émissions de CO2 de 18%, en comparaison avec toute technologie traditionnelle ». Le procédé d'oxy-combustion utilise de l'oxygène à la place de l'air pour la combustion, permettant de limiter ainsi les émissions polluantes. Les deux nouveaux fours déployés en Europe « intègreront de nouvelles technologies pour soutenir la croissance durable du groupe ». En juin 2022, Saint-Gobain avait réussi à fabriquer du verre plat zéro carbone, une première mondiale. Le procédé - à base de verre recyclé, de biogaz et d'électricité verte - est désormais maîtrisé mais l'absence d'organisation dans la filière recyclage du bâtiment rend son industrialisation difficile.
En France, les verriers asphyxiés par les prix de l'énergie
En France, les verriers sont asphyxiés par les prix de l'énergie. Duralex a été contraint en novembre de fermer et de placer l'ensemble de ses salariés en chômage partiel. La réouverture du site pourrait intervenir le 1er avril. Son confrère Arc avait quant à lui mos en place deux jours non travaillés par semaine pour 1 650 des 5 000 salariés de son site.
Anne Lechaczynski, PDG de la verrerie de Biot, une structure d'une quinzaine de salariés, témoignait début janvier, au micro de Radio Bleu, de son désarroi après avoir dû renégocier son contrat d'électricité : « Il arrivait malheureusement à expiration au 31 décembre 2022. On a attendu jusqu'au dernier moment, on a fait notre marché, on a fait le tour d'énormément de sociétés et malheureusement la facture sera multipliée par trois ». Ce qui veut dire, selon elle, une note qui passe de 60.000 euros par an auparavant, à 180.000 euros désormais. « Le gaz est en train de baisser donc j'attends et je croise les doigts. », espère-t-elle.
(Avec AFP)
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