
[Article mis à jour le 11 mai à 11h30 : chiffres et graphique]
Longtemps frileux, échaudés par les déboires connus lors de l'éclatement de la bulle Internet en 2000, les grands groupes français sortent de leur réserve et se mettent à investir significativement dans les startups. « On assiste à une nette accélération du corporate venture en France ; c'est un phénomène que l'on ne peut pas négliger », a relevé vendredi Cécile Brosset, la directrice du Hub Bpifrance, qui tenait une table ronde sur le sujet. Et ce même si « le nombre d'acquisitions par des grands groupes reste proche de zéro ! », a-t-elle ajouté.
Le nombre de transactions réalisées par des fonds de capital-risque émanant de grands groupes ou entreprises de taille intermédiaire a explosé l'an dernier : selon les chiffres non exhaustifs, rassemblés par le Hub, service d'apporteur d'affaires pour les grands groupes et les startups au sein de la banque publique d'investissement (qui a corrigé ses propres chiffres le 11 mai), il y a eu 79 deals impliquant des « corporate ventures » en 2016, contre 55 l'année précédente, pour un montant cumulé d'au moins 1,4 milliard d'euros (en triplement par rapport aux 550 millions de 2015).
[L'envol des investissements des fonds de corporate venture en France depuis 2012, en milliard d'euros. BPIFrance - graphique modifié le 11 mai 2017]
Aux Etats-Unis, sur le seul premier semestre, le « corporate venture capital » (CVC dans le jargon) a financé des startups à hauteur de 8,6 milliards de dollars. Loin derrière les géants Google Ventures ou Intel Capital, le français Axa était tout de même au niveau mondial le 24e fonds corporate le plus actif l'an dernier, selon CB Insights.
Les plus dotés : Axa et Airbus
De plus en plus de groupes créent leur structure dédiée de capital-risque, bien structurée et distincte des équipes internes de fusions et acquisitions. S'ils n'étaient qu'à peine une poignée de pionniers il y a dix ans, dont La Poste, BNP, SFR, Bouygues et Total, ils se sont multipliés depuis trois ans. Parmi les plus gros figurent Axa Strategic Ventures, de 230 millions d'euros, le fonds de 150 millions créé par Airbus, Maif Avenir (125 millions) de l'assureur mutualiste, les fonds de 100 millions d'Engie ou d'Air Liquide. Selon une étude de Bain & Company et Raise en 2015, environ 40% des groupes du CAC 40 avaient une activité de « corporate venture ». A l'inverse, Société Générale défend sa position de ne pas créer son bras de "CVC", privilégiant l'open innovation et « la coopération opérationnelle » avec les startups, sans s'interdire une acquisition, comme Fiduceo, ou des prises de participations, comme TagPay, ou des investissements indirects, dans des fonds VC.
Certains de ces fonds ont participé aux plus grands tours de table des pépites de la French Tech, à l'image de Total, après Engie et Air Liquide, dans Sigfox, ou de Renault dans Devialet. Crédit Agricole et Maif Avenir se sont classés parmi les cinq premiers investisseurs dans la French Tech l'an dernier.
Bpifrance, le fonds souverain le plus actif au monde dans la technologie
Pour autant, le « corporate venture » représente encore un pourcentage limité des investissements en capital-innovation dans les startups en France, de l'ordre de 5% (contre 16% aux Etats-Unis). Mais ces fonds n'hésitent plus à faire cavalier seul, sans s'associer à un fonds de capital-risque classique, dans 24% des deals. Ou à s'associer entre eux, ponctuellement sur des opérations ou au sein de fonds multi-coporate comme Aster Capital (Alstom, Solvay, Schneider).
Ce réveil des grands groupes intervient après de multiples sollicitations des pouvoirs publics, du gouvernement - en son temps Emmanuel Macron avait incité les grands groupes à être plus audacieux, tout comme Axelle Lemaire, dans le prolongement du rapport Lemoine - et de la BPI et ses dirigeants. La Banque publique demeure le premier investisseur dans les startups en France et c'est aussi le fonds souverain le plus actif au monde dans la technologie, devant Temasek et GIC de Singapour sur la période 2010-2017. La Caisse des Dépôts est cinquième.
A raison de 5 ou 10% de part de marché des Corporate, on doit plutôt être autour des 100 à 200 M€. Ce qui est déjà un grand progrès dans ce cinq dernières années.
Revoyez vos notes, Delphine.. -:)
"François Hollande était "l'ami du capital investissement", certains en attendent autant du prochain"
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L'AFIC a fait 16 propositions à destinations des candidats à la présidence de la république:
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A – Orienter plus d’épargne française vers l’actionnariat des start-up, PME et ETI
Seulement 1% de l’épargne gérée par les investisseurs institutionnels français est investie dans les entreprises non cotées. Ce ratio est de 3% pour les assureurs européens et de 6% pour les caisses de retraite nord-américaines.
1 : Fixer des orientations nationales pour relever le défi du financement en fonds propres des entreprises non cotées
2 : Réviser les règles prudentielles des investisseurs institutionnels
3 : Favoriser l’accès à l’investissement des contrats d’assurance-vie
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B - Favoriser l’investissement de long terme dans les entreprises
Seulement 5% des PME françaises de plus de 9 salariés ont ouvert leur capital à des actionnaires professionnels ces 15 dernières années, et on estime à 125 000 le nombre de PME et ETI familiales dont les dirigeants ont dépassé 60 ans. Parallèlement la France est l’un des pays dont la fiscalité sur les actions est la plus lourde et la plus complexe.
4 : Favoriser l’ouverture et la rotation du capital des entreprises en supprimant l’ISF
5 : Construire un environnement favorable au réinvestissement des plus-values en fonds propres des start-up, PME et ETI
6 : Réformer la taxation des plus-values mobilières avec une flat tax à 25%
7 : Harmoniser le régime de transparence des sociétés de personnes au niveau européen pour encourager l’investissement étranger en France
8 : Simplifier les dispositifs de limitation de déductibilité des charges financières.
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C – Partager la création de valeur avec les salariés, les cadres et les dirigeants des entreprises
Chacun, à tous les échelons de l’entreprise, contribue à faire aboutir un projet collectif. Il est normal que tous, salariés, cadres, dirigeants, puissent être associés à la création de valeur. Or en France l’actionnariat salarié par exemple ne concerne qu’environ 1 salarié sur 5 du secteur marchand, et principalement dans les grandes entreprises.
9 : Revoir le régime des attributions gratuites d’actions pour généraliser son développement
10 : Mettre en place un régime de partage de valeur avec les salariés des entreprises adapté aux PME
11 : Apporter une sécurité fiscale au régime existant du partage de la valeur avec les cadres et dirigeants : management package.
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D – Accompagner les défis spécifiques du financement de l’innovation et de l’infrastructure
L’innovation et les infrastructures sont de forts relais de croissance et contribuent à créer notre économie de demain. Bien que la French Tech soit devenue un vrai label donnant une visibilité internationale aux start-up françaises, un trop grand nombre part encore trouver des financements auprès d’investisseurs étrangers par manque d’un écosystème suffisamment profond en France. Et comment favoriser le financement hautement capitalistique des infrastructures.
12 : Elargir les conditions de la garantie « fonds propres » des véhicules de capital-innovation
13 : Créer des fonds d’investissement secondaires pour faciliter les sorties des investisseurs en capital-innovation
14 : Promouvoir le Corporate Venture comme nouvelle source de financement du capital-innovation
15 : Aménager le régime fiscal des FIP et des FCPI
16 : Financer les infrastructures avec un juste recours à l’endettement
Que vont ils faire ? Comme d'habitude garder les idées qui peuvent rapporter immédiatement beaucoup de fric, donc en général plus liées à l’escroquerie ou le marketing et rejeter les idées qui demandent du temps et de l'argent à savoir celles qui sont les plus pérennes à long terme mais coûteuses à court terme car on ne fait pas de fumée sans feu.
Peu de gens regretteront hollande c'est un fait et même si ce dernier a été moins mauvais que sarkozy dans la gestion du pays on évolue toujours dans la médiocrité oligarchique généralisée. L'UE a fini de corrompre nos politiciens qui pourtant n'en avaient déjà pas besoin.