En bonne santé, Carrefour affiche sa confiance dans sa transformation

Les ventes et la profitabilité du groupe ont augmenté en 2021, selon ses résultats annuels. Une performance dont l'enjeu est également de montrer que Carrefour va bien, et qu'il n'a pas besoin du rapprochement recherché par Auchan.
Giulietta Gamberini
Le grand distributeur affirme notamment avoir atteint à fin 2021, avec un an d'avance, ses objectifs d'ouvertures de magasins de proximité, mais également avoir enregistré une hausse de son activité e-commerce alimentaire de 20%.
Le grand distributeur affirme notamment avoir atteint à fin 2021, avec un an d'avance, ses objectifs d'ouvertures de magasins de proximité, mais également avoir enregistré une hausse de son activité e-commerce alimentaire de 20%. (Crédits : Stephane Mahe)

Le chiffre d'affaires, à nombre de magasins comparable, a crû de +2,3%, et ce, par rapport à une année exceptionnelle, 2020, pendant laquelle les ventes avaient déjà augmenté de 7,8% à cause de la pandémie. Et le résultat opérationnel courant (ROC) -indicateur de référence dans la grande distribution-, a augmenté de plus de 4,5%, à 2,27 milliards d'euros, voire de 7,7% hors effets de change.

Le groupe Carrefour, qui vient de publier ses résultats pour l'année 2021, affiche sa bonne santé. Des performances qui confirment "la bonne exécution de son plan stratégique" de transformation, estime son PDG, Alexandre Bompard, cité dans un communiqué.

Poursuite des "offensives digitales"

Le grand distributeur affirme notamment avoir atteint à fin 2021, avec un an d'avance, ses objectifs d'ouvertures de magasins de proximité, mais également avoir enregistré une hausse de 20% de son activité e-commerce alimentaire grâce à la poursuite de ses "offensives digitales". En France, la souscription de partenariats avec Uber Eats, Everli et Brut, ainsi que la prise d'une participation minoritaire dans Cajoo, visent justement à renforcer l'ensemble des canaux digitaux et à en améliorer la profitabilité, y compris sur le e-commerce non-alimentaire.

L'objectif est que « le e-commerce génère 200 millions d'euros de résultat opérationnel courant additionnel en 2026 par rapport à 2021 », explique le communiqué.

Lire: Casino, Carrefour... ce que fait la grande distribution pour digitaliser les ventes alimentaires

Globalement, le groupe déclare avoir gagné des parts de marché dans ses principaux pays, notamment en France, Espagne et Brésil. Parallèlement, son programme de cession d'actifs immobiliers "non stratégiques" pour 330 millions d'euros a aussi été terminé avec un an d'avance en 2021. Le groupe a également réalisé 930 millions d'euros d'économies de coûts et relevé son objectif en la matière à 2,7 milliards d'euros sur 2021-23, contre 2,4 initialement.

Un rachat de 750 millions d'euros d'actions

"L'amélioration de la profitabilité va de pair avec une génération record de cash-flow libre net, à 1.228 millions d'euros", souligne Carrefour, qui souhaite "poursuivre ses investissements, notamment dans le digital" et dans la transition alimentaire, mais aussi "envisager des opportunités de croissance externe". Le grand distributeur a également décidé de proposer cette année à ses actionnaires un dividende de 0,52 euro par action, contre 0,48 euro l'année précédente (+8%), et d'effectuer avant la fin 2022 un rachat d'actions portant sur un montant maximal de 750 millions d'euros, en vue de leur annulation. Pour rappel, 700 millions d'euros d'actions avaient déjà été rachetées en 2020.

« Nous regardons l'avenir avec beaucoup d'ambition, et présenterons au début de l'automne notre prochain plan stratégique », conclut Alexandre Bompard.

Carrefour n'a « pas besoin d'une consolidation »

L'enjeu de ces résultats et de ces décisions est également de montrer que le groupe n'a "absolument pas besoin d'une consolidation pour assurer son développement", comme l'affirmait Alexandre Bompard dans une interview aux Echos en novembre, au moment où, selon Bloomberg, le groupe Mulliez, propriétaire d'Auchan, réfléchit à une nouvelle offre en vue d'un rapprochement avec Carrefour.

En octobre, de premières discussions avaient échoué, les actionnaires principaux de Carrefour - la famille Moulin (qui possède les Galeries Lafayette) et le milliardaire brésilien Abilio Diniz - jugeant l'offre de valorisation du groupe trop faible, en plus d'avoir des doutes sur le projet industriel.

Giulietta Gamberini

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