En difficulté, Peloton attire la convoitise d'Amazon

Success story au plus fort de la pandémie, Peloton tire la langue depuis. En proie à une baisse de la demande, un manque de rentabilité et la pression de son actionnariat, la société spécialisée dans les équipements sportifs d'intérieur pourrait faire prochainement l'objet d'une offre de rachat. Plusieurs concurrents sont sur la ligne de départ, mais Amazon disposerait d'une longueur d'avance pour l'emporter.
Amazon réfléchirait à une offre sur Peloton.
Amazon réfléchirait à une offre sur Peloton. (Crédits : Peloton)

Sous pression, Peloton voit la voiture-balai se rapprocher. N'ayant pas réussi à transformer l'engouement pour ses produits en rentabilité financière, le spécialiste des équipements sportifs d'intérieur connectés (vélos d'appartement, tapis de course) suscite les convoitises, dont celle d'Amazon. A en croire la presse américaine, le géant du e-commerce étudie un rachat de l'entreprise, ce qui provoque une flambée des cours.

Cet intérêt d'Amazon a été relayé par plusieurs médias américains, dont le Wall Street Journal. Citant des sources proches du dossier, le quotidien financier a avancé vendredi que "Amazon a évoqué avec des conseillers un accord potentiel", tout en précisant que "rien ne garantit que le géant du commerce électronique donnera suite à une offre ou que Peloton, qui travaille avec ses propres conseillers, sera réceptif".

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Le cours remonte sous le coup des rumeurs

D'autres acheteurs potentiels sont intéressés mais aucun accord n'est imminent, ajoute le Wall Street Journal, qui estime que si transaction il y a, "elle pourrait être importante, étant donné que la valeur marchande de Peloton, d'environ 8 milliards de dollars, est en forte baisse par rapport à son sommet d'environ 50 milliards de dollars il y a un an".

Pour preuve, la multiplication des rumeurs de rachat à Wall Street a entraîné la remontée spectaculaire du cours de l'action, qui a pris plus de 26 % vendredi soir, à 31,10 dollars après la clôture. Cela reste très éloigné des niveaux d'il y a un an, où la cotation atteignait son plus haut historique en se maintenant au-dessus des 150 dollars entre mi-décembre 2020 et mi-février 2021. Le titre a ainsi chuté de plus de 75% l'an dernier et de près de 25% depuis janvier.

Peloton semble en effet disposer d'un très important potentiel, sans avoir réussi à le convertir jusqu'ici. Basée sur un modèle de vente d'équipements associée à la souscription d'abonnements pour disposer des fonctions connectées, l'entreprise américaine fait partie de celles ayant le plus profité des confinements et restrictions sanitaires en 2020. Elle a doublé son chiffre d'affaires en 2020 (exercice achevé au 30 juin), puis à nouveau en 2021 jusqu'à atteindre 4 milliards de dollars, sans pour autant arriver à dégager des bénéfices.

Depuis, Peloton n'a pas su bien gérer la sortie de pandémie. Ses revenus sont repartis à la baisse depuis l'été 2021 et face à la baisse de la demande, le groupe a récemment confirmé un "recalibrage de (sa) production", associé à des licenciements. Il s'agit de stopper la flambée de ses déficits, qui se traduit par une perte nette de 189 millions de dollars pour l'exercice 2021 (achevé le 30 juin) et de 360 millions de dollars pour le seul premier trimestre de l'exercice 2022 (juillet-septembre 2021). Les résultats du deuxième trimestre doivent être publiés mardi 8 février.

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Blackwells Capital à la manœuvre

Dans cette mauvaise passe, le PDG et cofondateur John Foley est aussi sous la pression du fond activiste Blackwells Capital. Actionnaire a près de 5 %, il a écrit fin janvier au conseil d'administration pour exiger le départ immédiat du dirigeant. Il accuse John Foley d'avoir trompé les investisseurs sur les besoins en capitaux de Peloton, de s'être montré incapable d'anticiper la demande des consommateurs ou encore d'avoir embauché sa femme à un rôle de dirigeante.

Blackwells Capital a également déclaré souhaiter que l'entreprise soit revendue à un groupe spécialisé dans les technologies, la vidéo à la demande, le métavers ou les équipements de sport, citant comme exemples Apple, Disney, Sony et Nike.

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