Tier Mobility rachète Spin et devient numéro un mondial de la micro-mobilité partagée

Le spécialiste allemand des trottinettes électriques en libre-service rachète la filiale de Ford qui opère dans plus d'une centaines de villes en Amérique du Nord. Avec plus de 500 implantations dans le monde et une valorisation de plus de deux milliards d'euros trois ans seulement après sa création, Tier Mobility devient leader mondial d'un métier qui a durablement modifié la mobilité urbaine.
Nabil Bourassi
Avec Spin, Tier Mobility met en effet la main sur une flotte de 50.000 engins de micro-mobilité qui s'ajoute à son parc de 250.000 véhicules. Il s'ouvre également au marché nord-américain avec 106 implantations, pour un cumul de 520 collectivités dans le monde.
Avec Spin, Tier Mobility met en effet la main sur une flotte de 50.000 engins de micro-mobilité qui s'ajoute à son parc de 250.000 véhicules. Il s'ouvre également au marché nord-américain avec 106 implantations, pour un cumul de 520 collectivités dans le monde. (Crédits : Reuters)

C'est une opération hautement symbolique pour le marché de la mobilité. L'opérateur allemand de micro-mobilité Tier annonce le rachat de Spin, la filiale de Ford spécialisée dans ce secteur émergent. Avec cette acquisition (dont le montant n'a pas été divulgué), l'allemand Tier donne un nouveau coup d'accélérateur à son internationalisation quatre mois seulement après avoir absorbé son compatriote Nextbike. Et devient le premier opérateur de micro-mobilité partagées du monde.

Avec Spin, Tier Mobility met en effet la main sur une flotte de 50.000 engins de micro-mobilité qui s'ajoute à son parc de 250.000 véhicules. Il s'ouvre également au marché nord-américain avec 106 implantations, pour un cumul de 520 collectivités dans le monde.

"En devenant le leader mondial de la micromobilité, nous avons désormais la taille et l'envergure nécessaires pour faire évoluer positivement la mobilité urbaine et inciter un plus grand nombre de personnes à laisser leur voiture", déclare Lawrence Leuschner, PDG et fondateur de Tier Mobility, cité dans un communiqué de presse.

Trois ans seulement après sa création, Tier Mobility était déjà valorisé deux milliards d'euros au dernier pointage qui date d'octobre 2021 lors de son dernier tour de table (200 millions d'euros). Ce groupe fondé à Berlin par Lawrence Leuschner, Mathias Laug et Julian Blessin est né pendant la déferlante des trottinettes électriques qui ont débarqué avec fracas dans toute l'Europe.

Après cette période d'euphorie parfois marquée par des excès (Paris a compté jusqu'à 14 opérateurs de trottinettes dans ses rues), a suivi une sélection naturelle darwinienne impulsée par la réglementation et la régulation des collectivités locales. Tier, lui, est parvenu à imposer son modèle économique fondé sur la qualité des opérations et la robustesse des trottinettes.

Appels d'offre remportés à Paris et Londres

A l'été 2020, il remporte l'appel d'offres pour opérer à Paris puis Londres, deux métropoles parmi les plus gros marchés en Europe. Depuis, la startup a multiplié les implantations et s'est également diversifiée à coups de rachats comme dans les scooters électriques avec Coup (filiale de Bosch) ou dans les vélos en libre service.

Tier préfère toutefois se concentrer sur la micro-mobilité, à la différence d'un Uber qui lui aussi a décidé de se diversifier dans les trottinettes (Lime) et les vélos (Jump) en complément de ses activités de plateforme VTC. En réponse, l'allemand a plutôt intégré plusieurs applications dites de MaaS (mobility as a service) et visant à créer des expériences multimodales au sein d'une même application.

Nabil Bourassi

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