Voi profite de l'ouverture du marché des trottinettes au Royaume-Uni, pendant que la France le régule

La Grande-Bretagne a officiellement autorisé, le 4 juillet dernier, l'utilisation des trottinettes électriques dans ses rues. Une aubaine pour les start-up du marché comme Voi Technology qui vient de lever 26 millions d'euros pour s'y développer. Au même moment, à Paris, 16 opérateurs de trottinettes électriques attendent le résultat de l'appel d'offres où seuls trois d'entre eux seront retenus pour déployer leurs véhicules.
(Crédits : CHARLES PLATIAU)

C'est une levée de fonds révélatrice du développement du jeune marché des trottinettes électriques. La start-up suédoise Voi Technology, qui propose ces engins de mobilité douce en libre-service, a annoncé jeudi avoir levé 30 millions de dollars (26 millions d'euros). Et pour cause, sur un marché ultra-concurrentiel, l'objectif est simple : accélérer son déploiement et augmenter rapidement sa base d'utilisateurs, notamment au Royaume-Uni. Surtout, l'entreprise cherche à devenir rentable en 2021, alors qu'elle comptait 409 collaborateurs fin 2019 pour un chiffre d'affaires de 317 millions de couronnes suédoises (30 millions d'euros).

"La performance de cette année est de bon augure pour notre lancement au Royaume-Uni, où le gouvernement a accéléré le lancement des trottinettes électriques dans les villes de tout le pays", s'enthousiasme Mathias Hermansson, directeur financier et directeur général adjoint de la start-up, cité dans un communiqué.

Lire aussi : Vélos, trottinettes et scooters: les nouvelles mobilités à l'arrêt

Le Royaume-Uni, malgré le Brexit, n'est en effet pas choisi par hasard. Le pays, qui faisait de la résistance aux trottinettes électriques les déclarant interdites d'usage sur les routes, vient de céder en adaptant sa loi pour autoriser ce nouveau mode de transport dans les rues. Les trottinettes électriques peuvent désormais, depuis le 4 juillet, circuler légalement dans les grandes villes du pays. Un revirement censé lutter notamment contre la congestion des transports publics dans les villes britanniques, mais aussi pour répondre au besoin en nouvelles mobilités, mises à jour par le confinement et la distanciation sociale pendant la crise du Covid-19, note le média The Verge. Tandis que les trottinettes étaient interdites, 40% des personnes sondées outre-Manche (sur un échantillon de 2.000) estimaient qu'elles devaient être rendues légales, notait la presse locale.

Voi Technology, déjà présent dans 40 villes européennes, espère ainsi obtenir d'ici quelques semaines les licences nécessaires au déploiement de ses engins outre-Manche.

Paris, Grenoble, Lyon, Marseille contrôlent les licences

Parce que les acteurs sont nombreux à vouloir se partager le gâteau de ce type de mobilité, il faut conquérir rapidement des parts. Cette ruée vers les petites roues a également eût lieu à Paris, au printemps 2018, lorsque déjà cinq opérateurs de trottinettes en libre-service battent le pavé. Rapidement, la Mairie est dépassée, pour finalement décider de réguler le marché. Un an plus tard, la Ville de Paris lance un appel d'offres en décembre 2019 pour ne retenir que trois opérateurs, gérant 5.000 trottinettes chacun, et pour une durée de deux ans. Le suédois Voi ainsi que 15 autres opérateurs comme les américains Lime ou Bird ou encore le français Dott ont présenté leur candidature au mois de mars dernier. Les résultats, prévus initialement en juin, devraient finalement être connus avant la fin juillet.

Les chances d'être dans le trio gagnant sont minces mais Paris représente un enjeu stratégique, car les Français sont de plus en plus séduits par ce mode de déplacement. De fait, "la vente en 2019 de plus de 478 000 trottinettes électriques en France (+105% croissance en volume) symbolise l'appropriation massive par les Français d'un mode de déplacement de plus en plus prisé au sein de nos villes", notait le Baromètre 2019 de la Fédération des professionnels de la micro-mobilité.

Mais Paris n'est pas la seule ville française a réguler le marché des trottinettes électriques. Face à l'engouement des d'opérateurs, la Ville de Lyon a également décidé de reprendre en main l'encadrement des trottinettes. La capitale des Gaules a ainsi lancé un appel d'offres pour lequel treize opérateurs ont déposé leurs dossiers de candidatures. Deux d'entre eux seront retenus pour déployer, en septembre prochain, une flotte de 2.000 trottinettes chacun.

Grenoble de son côté a fait le choix de l'opérateur unique pour ses trottinettes électriques. L'allemand Tier Mobility a ainsi été sélectionné le 4 juillet pour mettre en service progressivement 500 véhicules. Le contrat est prévu pour un an, renouvelable une année. Le suédois Voi, lui, avait déjà gagné la bataille de Marseille, en octobre 2019, pour faire partie des trois seuls opérateurs autorisés à exploiter des trottinettes en libre-service, avec Bird et Circ dans la cité phocéenne.

Pendant ce temps, 50 villes de Grande Bretagne se sont dites intéressées pour tester ces moyens de transports en location de courte durée. De son côté, l'opérateur Voi estime qu'il pourrait parvenir à déployer jusqu'à 90.000 scooters électriques dans les villes du pays d'ici la fin de l'année.

Lire aussi : Déconfinement : le retour gagnant des vélos et trottinettes en libre-service

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 16/07/2020 à 18:22
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Condition n*1 pour être sélectionné est que les trottinettes doivent être fabriquées en Europe. Pas de trottinettes chinoises. Sorry

à écrit le 16/07/2020 à 17:54
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Si le Royaume Uni a quitté l'UERSS, empire prévu pour durer mille ans, c'était certainement aussi pour ça.

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