
Victoire symbolique pour Ryanair. Alors que la compagnie à bas coûts ne cesse de dénoncer les sauvetages de plusieurs compagnies historiques par plusieurs Etats européens, le Tribunal de l'Union européenne, saisi par le transporteur irlandais, a infligé un véritable camouflet à la Commission européenne en annulant les décisions qui autorisaient les aides d'Etat du Portugal et des Pays-Bas à leurs compagnies aériennes TAP et KLM. Elles s'élevaient à 1,2 milliard d'euros pour la compagnie portugaise (sous forme de prêt) et à 3,4 milliards d'euros pour KLM, à la fois sous forme de prêt direct (1 milliard d'euros) et de garantie sur un emprunt bancaire de 2,4 milliards.
Entorse temporaire aux règles de concurrence
L'an dernier en effet, vu l'impact de la crise sanitaire sur le transport aérien, Bruxelles avait assoupli de manière temporaire ses règles en matière d'aides d'Etat. Selon la justice européenne, le feu vert de la Commission à ces aides n'était pas suffisamment motivé. Pour autant, pas de catastrophe pour les compagnies concernées. Il n'y aura pas de remboursement des aides publiques. Tenant compte de la crise, le Tribunal de l'Union européenne a également suspendu les effets de ces annulations, accordant à la Commission un délai d'au moins deux mois pour revoir sa copie.
Ces derniers mois, le Tribunal de l'UE a validé les aides accordées à Finnair, SAS, ou encore Air France. Hier, il a également donné son feu vert aux mesures d'aides espagnoles aux entreprises stratégiques du pays, pouvant atteindre 10 milliards d'euros sous forme de recapitalisation.
Ryanair évalue à 30 milliards d'euros au total les aides d'État aux compagnies aériennes approuvées par Bruxelles depuis le début de la pandémie, dont quasiment la moitié, (14,4 milliards) pour Air France-KLM. Lufthansa a bénéficié d'une aide de 11 milliards.
(avec AFP)
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